La reprise (30)

Quatre mois après le déconfinement, le bilan de la reprise de l'économie est mitigé. De nombreux commerces, restaurants et hôtels sont menacés.

Jacques Zucker, Yannick Garzennec et Jean-Marc Mura continueront à se battre... Foto: Caroline Ravizza / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le 15 juin dernier, lorsque la frontière entre l’Allemagne et la France avait été rouverte, nous avions lancé la série « La reprise ». En suivant trois enseignes du centre-ville strasbourgeois, nous voulions documenter les efforts des acteurs économiques pour relancer leurs activités. Quatre mois plus tard, le bilan intermédiaire est inquiétant.

Jacques Zucker (« Blanc du Nil »), Yannick Garzennec (« Muensterstuewel ») et Jean-Marc Mura (« Hôtel de la Cathédrale ») sont tous les trois des battants. Travaillant 7 jours sur 7, ils font partie de ceux qui font tout pour sauver leur affaires et les emplois dans leurs enseignes. Mais depuis quatre mois, ils connaissent des fortunes diverses. Deux des trois enseignes que nous suivons, sont temporairement fermées, seul le « Muensterstuewel » accueille actuellement encore des clients.

La ville de Strasbourg a connu un été marqué par la crise du coronavirus – comme toutes les autres villes françaises, européennes et mondiales. Le tourisme, secteur économique important à Strasbourg, est au point mort et tous ceux qui vivent des visiteurs étrangers qui viennent à Strasbourg, sont aujourd’hui en grande difficulté. Et les perspectives sont moroses.

Pendant ces quatre mois, nos trois interlocuteurs ont vécu toutes les situations. Détermination, engagement, espoir, frustration – ils ont, tous les trois, connu des hauts et des bas. Mais malgré tous les efforts fournis, personne ne peut actuellement faire revenir les touristes qui eux, sont l’un des moteurs de l’économie locale. Combien de temps pourront-ils tenir ?

Personne ne s’est attendu à une saison touristique mirobolante, mais il y avait l’espoir. L’espoir que la vie reprenne normalement. L’espoir que les touristes reviennent. L’espoir que la crise sanitaire puisse être surmontée. Mais nous connaissons tous la situation, la crise sanitaire est loin d’être terminée. Les chiffres des infections remontent. La peur s’est définitivement installée, les gens ne voyagent presque plus, on reste à la maison en attendant que cette crise passe.

Les commerçants, restaurateurs et hôteliers n’ont pas le choix. Après ces quatre mois d’efforts énormes, l’Hôtel de la Cathédrale a du temporairement fermer (le patron Jean-Marc Mura décide de semaine en semaine quant à une éventuelle ré-ouverture), la boutique « Blanc du Nil » est temporairement fermée depuis aujourd’hui et seul le « Muensterstuewel » est encore ouvert, sachant que la fréquentation du restaurant ne permet pas de couvrir les charges et frais.

Et les perspectives ? Les trois, bien entendu, continueront à se battre. Il y a un certain espoir que le Marché de Noël puisse sauver au moins une partie de cette année 2020, mais quelque part, les intéressés savent que le Marché de Noël, même s’il devrait avoir lieu, ne sauvera rien du tout. L’idée que les touristes puissent venir nombreux au mois de Décembre, est irréaliste. Les touristes étrangers ne pourront et voudront pas venir cette année, les touristes français ne se déplaceront pas nombreux. Peut-être l’année prochaine, mais non pas en 2020.

Ici et là au centre-ville strasbourgeois, les magasins ferment. L’hécatombe a commencé. Inévitablement pour certains. Nous continuerons à suivre ces trois acteurs de la vie économique du centre-ville strasbourgeois, dans l’espoir que la situation puisse changer. Mais au fur et à mesure que le temps avance, les espoirs s’amoindrissent. Espérons que ces trois enseignes puissent survivre. Considérant le travail énorme qu’ils fournissent avec leurs équipes, ils le mériteraient.

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