La reprise (32)
« J’ai besoin de marcher dans les lumières de notre merveilleuse ville », dit Yannick Garzennec, le patron du « Muensterstuewel ». Et notre série sera suspendue jusqu’à nouvel ordre.
(KL) – Quand nous avions lancé notre série « La reprise » qui documente les efforts, l’attitude et les hauts et les bas de trois enseignes du centre-ville strasbourgeois, nous ne pensions pas que la pandémie allait se relancer comme elle le fait depuis quelques jours et semaines. Les trois enseignes, « l’Hôtel de la Cathédrale », le « Muensterstuewel » et le « Blanc du Nil » ont, depuis le mois de Mai, fourni un travail presque surhumain, à l’instar de nombreux commerçants, gastronomes et hôteliers à Strasbourg et sans doute, dans d’autres villes de France, de l’Europe et du Monde. A la veille d’un nouveau confinement, le moral est retombé (presque) à zéro.
Nous voilà arrivés dans une situation où nous sommes obligés de suspendre temporairement notre série « La reprise » car actuellement, il ne peut y avoir de documentation sur la relance économique – l’économie et le tourisme seront, une nouvelle fois, à l’arrêt. Pourtant, pendant les vacances de la Toussaint, il y avait des touristes dans la ville. « Strasbourg est une ville magnifique qui continue et qui continuera à attirer des visiteurs », dit Yannick Garzennec, qui comprend parfaitement la nécessité de nouvelles mesures. « Evidemment que je comprends ces mesures, avant d’être entrepreneur, je suis citoyen et le lis les chiffres actuels comme vous. Mais pour moi, pour nous, pour la ville, il sera important qu’on nous laisse travailler au mois de décembre. Certes, il n’y aura pas de Marché de Noël tel qu’on le connaît, mais nous sommes parfaitement en mesure de créer une ambiance ‘Noël’ à Strasbourg. A condition qu’on nous laisse travailler ». Mais rien n’est moins sûr pour le mois de décembre qui arrive dans quelques semaines.
L’Hôtel de la Cathédrale fermera ce week-end et ce, au moins jusqu’à la fin du mois de novembre. Quelle autre décision Jean-Marc Mura aurait pu prendre ? Ces prochaines semaines, le tourisme sera au point mort, maintenir son hôtel 4* opérationnel, ne fait aucun sens. La ville se mettra en état de veille, en attendant des jours meilleurs.
Même son de cloche chez « Blanc du Nil » – qui fermera également ce week-end. « Il s’agit d’une fermeture programmée », explique Jacques Zucker, qui dirige la boutique avec son épouse Marie, « nos produits sont des produits d’été et on fait une croix sur cette année 2020, en espérant que 2021 soit meilleure… ».
Cette documentation de la relance économique a pris une triste tournure. En principe, nous voulions couvrir une vraie relance, des petits et grands succès, l’attitude exemplaire des acteurs économique strasbourgeois. Mais malgré leurs efforts, malgré un travail fou, les trois enseignes que nous suivons, n’ont pas été récompensées – la pandémie stoppe net tous ces efforts.
Etonnement, les trois ne jettent pas l’éponge, mais se projettent déjà sur les prochaines étapes d’une période d’une gravité inconnue. Tous n’attendent qu’une chose – pouvoir se remettre au travail avec leurs équipes pour continuer à remonter tout doucement la pente. Ces prochaines semaines, on verra comment les institutions de l’état accompagneront les acteurs économiques qui se trouveront, une nouvelle fois, à l’arrêt. Si cette série est maintenant temporairement suspendue, elle ne s’arrête pas pour autant. Dès que les trois pourront reprendre le travail, nous serons avec eux et continuerons à documenter tout ce qu’ils font pour éviter que toute la ville sombre dans une dépression collective. Le « Muensterstuewel », « l’Hôtel de la Cathédrale » et le « Blanc du Nil » n’ont pas dit leur dernier mot. Mais leur lutte pour la survie sera de plus en plus difficile…
Kommentar hinterlassen