La reprise (32)

Après l’annulation du Marché de Noël à Strasbourg, nous avons recueilli les premières réactions des commerçants et restaurateurs du centre-ville strasbourgeois.

Jacques Zucker et Yannick Garzennec. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – L’annulation de fait du Marché de Noël strasbourgeois 2020 était tombée dans la matinée et nous avons donc rencontré à midi Yannick Garzennec et Jacques Zucker qu’Eurojournalist(e) suit depuis le déconfinement au mois de mai pour documenter leurs efforts dans la reprise de la vie économique. Interview.

Messieurs, que vous inspire cette annulation du Marché de Noël 2020 ?

Jacques Zucker : C’était prévisible depuis longtemps. On savait qu’il n’allait pas y avoir de touristes et dans ce contexte, il n’était pas possible de maintenir ce Marché de Noël. Après tout, un Marché de Noël, ce sont les chalets, l’ambiance « vin chaud », la possibilité de flâner le long des chalets, pour terminer la soirée dans un restaurant. Tout ça n’étant pas possible, l’annulation était la seule option envisageable.

Yannick Garzennec : Cette décision est loin d’être une surprise, il s’agit de la confirmation de ce qu’on avait pensé depuis un moment. Ce qui est difficile à gérer, c’est l’incertitude et cette incertitude continue. Est-ce que nous aurons un couvre-feu comme d’autres métropoles ? Serons-nous réconfinés ? On découvre l’évolution de cette crise presque en temps réel et à chaque nouvelle, c’est une mauvaise surprise. Si maintenant, la ville veut mettre en œuvre un programme de Noël, on ignore si les Strasbourgeois pourront venir. Là, il y a un grand doute, car le discours officiel nous prépare déjà au prochain confinement.

Et cette décision, en tant que citoyens que vous êtes, vous la soutenez ou est-ce que vous auriez envisagé une autre option ?

Yannick Garzennec : Je ne suis pas scientifique, j’ignore si on place le curseur scientifique au bon endroit. Mais je sais que ces prochaines semaines, la communication sera très importante. Il ne faut pas associer l’image du plus ancien Marché de Noël du monde à quelque chose de catastrophique. Désormais, la solidarité des Strasbourgeois jouera un rôle très important.

Jacques Zucker : La seule critique que l’on peut formuler, c’est le manque de concertation entre les personnes et les groupes concernés en premier lieu. Si on comprend la pression sous laquelle l’exécutif doit prendre de telles décisions, il serait souhaitable qu’à l’avenir, une concertation large soit menée avec tous ceux qui sont directement affectés. Pour le reste, quand on regarde les chiffres, quelle autre décision aurait pu être prise ?

Vous parlez de « solidarité » – comment cette solidarité peut se matérialiser ?

Yannick Garzennec : Cette solidarité des Strasbourgeois existe, on l’a déjà expérimentée lors du déconfinement au mois de Mai. Les Strasbourgeois apprécient nos efforts, ils nous le rendent dans la mesure du possible.

Jacques Zucker : Depuis des mois, on se serre la ceinture et on travaille 7/7, sans qu’on en soit récompensés. Ce nouveau coup dur pour les acteurs économiques du centre-ville strasbourgeois doit être accompagné par un programme de soutien qu’il convient d’élaborer autour d’une grande table ronde, impliquant tous les acteurs de cette situation.

Et comment voyez-vous la suite ?

Yannick Garzennec : Même si ce sera difficile, il faut appréhender la suite sans peur qui elle, est un mauvais conseiller.

Jacques Zucker : Désormais, il faut préparer une reprise en 2021. Là, ce sont aussi des acteurs comme l’Office du Tourisme qui doivent s’engager à fond. En 2021, toutes les villes d’Europe seront dans la même situation : pour relancer la machine, il faudra mener des campagnes d’attractivité et de tourisme. Et puisque toutes les villes d’Europe feront la même chose au même moment, il faudra inventer des campagnes hors du commun, surprenantes et hautement professionnelles. Et pour ça, il sera important d’associer l’ensemble des acteurs professionnels du terrain – de cette crise, qui est loin d’être terminée, nous ne pourrons sortir qu’en travaillant très étroitement ensemble.

Merci pour cet entretien et bonne chance pour la suite !

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