La reprise (35)

Depuis hier, les magasins sont à nouveau ouverts. Après des semaines de fermeture, la lutte des commerçants pour la survie est encore plus dur. Comment font-ils pour se motiver ?

Ne pas se laisser abattre, continuer à lutter - La Boutique Marie au pied de la Cathédrale. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Les magasins ouvrent à nouveau, et on reprend donc notre série commencée au mois de mai, pour documenter les efforts fournis par les acteurs économiques du centre-ville strasbourgeois pour sauver la vie économique à l’échelle locale. Les commerçants se battent et la situation pour les trois enseignes que nous suivons depuis le mois de mai, à savoir l’Hôtel de la Cathédrale, le Blanc du Nil et le Muensterstuewel, se présente de manière très différente.

Les premiers à se relancer dans l’activité, sont les époux Zucker qui ont transformé leur boutique « Blanc du Nil » pour la période de fêtes de fin d’année, en « Boutique Marie », avec une offre différente, un aménagement respectueux des consignes sanitaires et une mentalité de fer. « Que voulez-vous », dit Jacques Zucker, « on ne va pas rester à la maison à ne rien faire. A partir d’aujourd’hui, on peut à nouveau travailler et donc, on travaille ! ». Pas de lamentations, pas de complainte, pas de jérémiade. On bosse.

Pendant les semaines à venir, les clients trouveront une toute autre gamme de produits dans la petite boutique à l’entrée de la Rue du Maroquin, au pied de la Cathédrale. Les produits, kimonos, ponchos, étoles et autres sont adaptés à la saison – haut en couleurs, les kimonos et ponchos de la designer française Véronique Guénanff qui vit et travaille en Inde ; bien chaud et jolies, les étoles fabriqués en Pologne.

« Mais est-ce que les gens viendront ? », s’interroge Jacques Zucker, considérant que le tourisme mettra très longtemps à se relancer. « On verra si les Européens autoriseront les déplacements à l’étranger pendant cette période des fêtes, ce qui semble fort compromis en vue de l’évolution de la pandémie. Mais on ne va pas attendre que la situation change, on peut ouvrir le magasin et donc, on l’ouvre! »

Les époux Zucker font preuve d’un beau courage, car dans les circonstances actuelles, afficher un sourire accueillant lorsqu’un client ou une cliente entre au magasin, cela coûte de l’énergie. Et cette énergie, depuis le mois de mars, fait de plus en plus défaut. Mais ça, vous ne le verrez pas lorsque vous vous rendez dans la boutique. Pas plus que chez les autres commerçants qui ont rouvert leur boutique hier. Malgré la morosité ambiante, on sent la détermination de se relancer. Donc, nous relançons cette série avec eux.

La ville veut revenir à la vie. Mais pour que ce soit pérenne, il faudra que tout le monde continue à respecter les consignes – certaines personnes hier au centre-ville semblaient croire que ce « déconfinement light » signifie que la crise sanitaire soit finie. Mais ça, ce n’est pas le cas. Pour qu’on puisse sortir de cette crise inédite, tout le monde doit faire un petit effort. D’autres, comme les Zucker, font de grands efforts, de très grands même. Soyons donc solidaires et serrons-nous les coudes. Dans le sens figuré, bien sûr…

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