La reprise (38) – « Le principe porte un nom : espoir… »
Depuis le mois de mai 2020 et le début de notre série « La reprise » qui documente la relance économique dans le centre-ville strasbourgeois, la situation ne s’est pas améliorée… au contraire.
(KL) – On se demande comment les responsables des trois enseignes que nous suivons depuis le mois de mai 2020 font pour garder la tête haute. Force est de constater que les trois enseignes (Blanc du Nil, Hôtel de la Cathédrale et Muensterstuewel) sont actuellement fermées et ce, depuis le mois de décembre. Mais, l’espoir meurt en dernier. Interview avec Jacques Zucker, le mari de la gérante de la boutique « Blanc du Nil ».
Jacques Zucker, la boutique de votre épouse est fermée depuis plusieurs semaines. Comment vivez-vous cette situation et quelle est votre perspective de réouverture ?
Jacques Zucker : Vous avez raison, actuellement, ce n’est même pas la peine de penser à rouvrir. Notre boutique réalise environ 80% de son chiffre d’affaires avec des touristes qui visitent le centre-ville strasbourgeois, mais les touristes, il n’y en a plus. Notre plan est de rouvrir la boutique le 1er Avril, mais le doute subsiste – est-ce qu’en Avril, on sera confinés ? Quid des pays limitrophes ? Est-ce que les Allemands, Suisses ou Belges pourront venir, sans même penser aux touristes américains ou asiatiques ? Rien n’est moins sûr… Mais nous ne pouvons pas nous limiter à nous lamenter sur la situation. D’une part, se lamenter ne fait pas partie de notre ADN et d’autre part, se lamenter ne fera pas revenir les touristes…
En attendant, vous avez été aidé par l’état ?
JZ : Bon, nous avons reçu une aide unique de 1500 €, qui n’est guère plus qu’une goutte d’eau. Le bailleur de la boutique n’a pas voulu faire le moindre geste et donc, contrairement aux commerces ayant la chance d’avoir un bailleur public, aucun allègement au niveau du loyer ne nous a été accordé. Ainsi, mon épouse a travaillé toute l’année dernière sans pouvoir se payer un salaire, contrairement aux autres années, elle n’a pas pu engager une vendeuse et je peux vous dire que l’année 2020 était difficile à tous les niveaux.
Pensez-vous que d’ici le 1er Avril, la situation aura fondamentalement changé et que les touristes reviendront en Alsace ?
JZ : Vous savez, on prend la situation au jour le jour. Bien sûr, comme tout le monde, nous nous posons beaucoup de questions et nous ne connaissons pas les réponses. Toutefois, nous ne pourrons pas faire autrement que de nous préparer pour la nouvelle saison, en espérant que la situation s’améliore. Cela fait presqu’un an qu’on fonctionne ainsi et on tiendra aussi longtemps que possible. Nous continuons donc d’agir selon ce principe que l’on peut résumer en un seul mot – espoir…
Jacques Zucker, merci pour cet entretien !
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