La reprise (40) – « Espoir, toujours l’espoir »

Jean-Marc Mura, patron de l’emblématique « Hôtel de la Cathédrale » à Strasbourg, nous explique la situation actuelle d’un hôtelier forcé à l’arrêt. Notre série sur la relance économique à Strasbourg continue...

Jean-Marc Mura garde le cap, même si c'st de moins en moins évident... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – On se souvient encore du mois de Mars 2020. L’Allemagne fermait la frontière avec la France, la Belgique recommandait à ses ressortissants d’éviter l’Alsace qui, à ce moment-là, était considérée comme l’un des « hot spots » de la pandémie, au même titre que Bergame et la Lombardie. Du jour au lendemain, il n’y avait plus de touristes dans la capitale européenne. Avec les différents confinements et d’autres mesures sanitaires, les hôtels et restaurants devaient fermer. Mais comment vit un hôtelier à qui on interdit de travailler ?

Depuis le mois d’octobre, l’Hôtel de la Cathédrale, situé juste en face du monument strasbourgeois, est fermé. « Il faut garder l’optimisme », dit Jean-Marc Mura, le patron, « même si ça devient de plus en plus compliqué. Cette crise dure maintenant depuis un an, pendant longtemps on nous a dit que les activités allaient reprendre dans les deux semaines, mais nous nous rendons compte qu’actuellement, on ne peut pas penser à une amélioration. »

Mais comment se présente une journée de travail pour un hôtelier qui ne peut pas exercer son métier ? « Oh, nous travaillons tous les jours », répond Jean-Marc Mura, « un hôtel nécessite des travaux en permanence, surtout en cette période hivernale où il y a des travaux qui s’imposent en permanence. Ainsi, nous devons chauffer l’hôtel quotidiennement pour éviter que les murs prennent l’eau et de la moisissure. L’entretien d’un hôtel 4*, ça vous occupe du matin au soir et ce, 7 jours sur 7 ! »

Et comment est-ce que les équipes vivent cette situation quasi-irréelle ? « Pour l’instant, ça va », nous confie Jean-Marc Mura, « mais que crains qu’au moment de la réouverture qui interviendra forcément un jour, les clients et notre personnel devront se réhabituer les uns aux autres. Mais nous allons voir tout cela, le plus important, ce sera qu’on puisse un moment nous relancer… ».

En effet, il faudra se relancer. Est-ce que l’Hôtel de la Cathédrale est soutenu par les aides de l’état, en attendant des jours meilleurs ? « Oui », dit Jean-Marc Mura, « heureusement que nous touchons des aides du Fonds de Solidarité. Mais cela n’empêche que nous enregistrons tous les mois une perte nette d’environ 25 000 euros. J’ai constaté que notre note d’électricité est presque la même qu’on ait des clients ou pas. Et de la même façon, il y a pas mal de frais qui continuent à être payés, sans qu’on ait de chiffre d’affaires. J’imagine que pour des structures plus petites, ça doit être un cauchemar actuellement… ».

Et les perspectives ? « Comme dit, je reste optimiste. L’espoir est de pouvoir rouvrir en Juillet, Août, histoire de ne pas louper totalement la saison touristique, si jamais les touristes pourront revenir à ce moment-là. Donc, oui, je suis favorable au ‘passeport vert’ de vaccination qui pourrait permettre de relancer le tourisme. Mais on verra bien comment ça se passera… »

Un an après le premier confinement, la situation est donc tout sauf joyeuse. Il suffit de se balader au centre-ville strasbourgeois pour voir de nombreuses boutiques qui ferment. La crise économique a commencé. Maintenant, il s’agit de tenir. Avec une attitude courageuse comme celle de Jean-Marc Mura, les espoirs sont (encore) intacts…

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