La reprise (51) – « Je n’ai pas à me plaindre… »

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(KL) – Lorsque nous avions lancé la série « La reprise » au mois de mai 2020, nous ne pensions pas que cette série allait se poursuivre si longtemps. En suivant trois enseignes très différentes, un restaurant alsacien (le « Muensterstuewel »), un hôtel (« Hotel Cathédrale ») et une boutique de vêtements (« Blanc du Nil »), notre objectif était de documenter la reprise économique après le premier confinement (que nous pensions alors être le seul…). 15 mois plus tard, nos vies sont toujours régies par la pandémie et les trois enseignes continuent à se battre. Aujourd’hui : interview avec Jean-Marc Mura, le patron de l’Hôtel Cathédrale.

Jean-Marc Mura, quel est votre bilan de cet été 2021 qui touche maintenant à sa fin ?

Jean-Marc Mura : J’avoue, j’avais très peur pendant la première quinzaine du mois de Juillet. Les gens partaient à la montagne, au bord de la mer, dans des spas hors de prix et la ville était quasiment vide. Epuis, le miracle s’est produit : du 15 Juillet au 15 Août, notre hôtel tournait à un taux de remplissage d’environ 80% et les touristes venaient d’Allemagne, de la Belgique, de la Suisse et bien entendu, de la France. Pendant ce mois, l’hôtel a retrouvé le sourire, nos équipes étaient à fond, mais cette belle phase s’est brusquement arrêtée le 16 août. Depuis, nous tournons à 40 à 45 % de taux de remplissage et maintenant, il s’agit de maintenir la dynamique et l’attitude positive de nos équipes.

Et comment pouvez-vous gérer une année qui, comme 2020, est très compliquée pour les hôteliers, à l’exception de ce mois du 15 Juillet au 15 Août ?

JMM : Il faut applaudir l’instrument du chômage partiel qui nous a permis de garder la tête au-dessus de l’eau et surtout, de garder nos équipes. Le Fonds de Solidarité était également très important pour la poursuite de notre activité et on espère qu’il soit prolongé au-delà du 30 septembre.

Comment est-ce qu’on gère, en tant que responsable, cette situation qui dure depuis plus de 18 mois et qui constitue des « montagnes russes » émotionnelles et économiques ?

JMM : C’est notre attitude et celle de nos équipes qui nous a sauvés jusqu’ici. Nous avons su surmonter les moments d’abattement, d’angoisse et finalement, dans un hôtel comme le nôtre, il y a toujours quelque chose à faire. Donc, on a puisé notre positivisme et notre énergie dans le travail et dans ce formidable esprit d’équipe.

Est-ce qu’on peut se projeter sur les trois ou quatre mois à venir où est-ce une réflexion que vous vous interdisez ?

JMM : Franchement, je ne peux pas y penser. On a vécu de tels hauts et bas depuis le début de la pandémie qu’il vaut mieux se concentrer sur le présent et de s’investir à 100% dans le travail. Actuellement, notre hôtel tourne, peut-être pas à fond, mais il tourne. Pour le mois de Septembre, nous enregistrons pas mal de réservations dans le cadre des « Bibliothèques idéales », mais aussi pour la prochaine semaine plénière du Parlement Européen et aussi par le biais des grandes plateformes de réservation. Je pense que par rapport à d’autres hôteliers, je ne peux pas me plaindre…

Et la fin de l’année sera d’une importance particulière pour vous…

JMM : Vous avez tout à fait raison ! Le Marché de Noël constituera le moment de l’année où on pourra équilibrer au moins une partie de nos pertes enregistrées durant l’année. Pour le dire clairement, le Marché de Noël sera crucial pour nous et il faut espérer qu’il puisse avoir lieu cette année. Cette manifestation constitue le moment fort dans le calendrier touristique de Strasbourg et il faudra tout faire pour qu’il puisse avoir lieu dans les meilleures conditions. Mais d’ici là, beaucoup de choses pourront encore se passer et on fera tout notre possible pour gérer toutes les situations qui se présenteront !

Jean-Marc Mura, merci pour cet entretien !