La reprise (53) – « Il faut changer de logiciel »

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(KL) – Depuis le mois de mai 2020, Eurojournalist(e) suit trois enseignes du centre-ville strasbourgeois, un restaurant alsacien (le « Muensterstuewel »), un hôtel (« Hotel Cathédrale ») et une boutique de vêtements (« Blanc du Nil »). Notre objectif est de documenter la reprise économique dans cette période pandémique et la façon dont ces trois enseignes continuent à se battre. Aujourd’hui : interview avec Yannick Garzennec, le patron du « Muensterstuewel » au cœur du centre-ville strasbourgeois.

Yannick Garzennec, comment s’est passé l’été chez vous ?

Yannick Garzennec : Dans l’ensemble, on peut dire positivement. Au mois d’août, notre chiffre d’affaires se situait à +30% par rapport à l’année dernière et nous ne sommes plus très loin du chiffre de l’année 2019, donc, de la dernière année avant la pandémie. Nous enregistrons un nombre croissant de clients locaux et maintenant, le beau temps aidant, aussi de touristes. Ce succès est du à une équipe extraordinaire, gérée formidablement bien par une gérante totalement impliquée qui elle, récolte maintenant les fruits de son travail !

Et vous, personnellement, comment vivez-vous cette situation à rebonds depuis presque 20 mois ?

YG : Gérer cette crise est psychologiquement épuisant. Beaucoup de gens s’attendent à ce que je sois solide et que je prenne les bonnes décisions. En même temps, cette pression est aussi valorisante, car avec les décisions que nous avons prises, je constate que nous allons sortir de cette crise la tête haute. Le plus difficile est de gérer l’incertitude permanente, mais je gère et si j’arrive à gérer cette situation, c’est parce que je suis très bien entouré et soutenu.

Et vos équipes ?

YG : Nous sommes en train de changer le logiciel. Notre profession n’est plus la même qu’avant la pandémie et si ces changements avaient déjà commencé bien avant cette crise, la pandémie a tout accéléré. Les attentes et exigences des collaborateurs sont en train de changer, tout comme nous même. Ceux qui arriveront à s’adapter à un contexte changé, s’en sortiront le mieux !

Et votre personnel suit dans ces changements ?

YG : Oui, de plus en plus ! Pendant toute la pandémie, nous étions très proches de nos équipes et aujourd’hui, franchement, nous sommes sur une bonne voie pour sortir de cette crise.

Et les perspectives pour l’automne et l’hiver ?

YG : Je ne me fais pas de souci en ce qui concerne l’évolution de notre chiffre d’affaires, mais plutôt de la question si on sera en mesure de répondre à une demande croissante. Maintenant qu’on commence doucement à sortir de cette crise, nous nous préparons à toute éventualité. Mais notre stratégie n’a pas vraiment changé – dans l’incertitude de ce qui se passera demain, la meilleure réponse est de donner le meilleur de nous-même chaque jour dans le présent. Et c’est exactement ce que nous faisons !

Yannick Garzennec, merci pour cet entretien !