La reprise (54) – « La vérité est dans les chiffres… »

Le patron du « Muensterstuewel » Yannick Garzennec est devenu philosophe pendant les presque 2 ans de la pandémie. Malgré les difficultés, il refuse de baisser les bras.

Baisser les bras ? L'ancien rugbyman Yannick Garzennec ne connaît pas cette expression... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Depuis le mois de mai 2020, Eurojournalist(e) suit trois enseignes du centre-ville strasbourgeois : un restaurant alsacien (le « Muensterstuewel »), un hôtel (« Hôtel Cathédrale ») et une boutique de vêtements (« Blanc du Nil »). Notre objectif est de documenter la reprise économique dans cette période pandémique et la façon dont ces trois enseignes continuent à se battre. Aujourd’hui : interview avec Yannick Garzennec, le patron du « Muensterstuewel » au cœur du centre-ville strasbourgeois.

Comment se présente ce début d’automne au « Muensterstuewel » ?

Yannick Garzennec : On fait actuellement une très bonne rentrée, qui est le fruit du travail de nos équipes des derniers mois et qui ont réussi à séduire à nouveau une clientèle locale. Force est de constater que les touristes ne sont toujours pas revenus en nombre, ce qui constitue un problème pour toute enseigne qui se trouve au cœur du centre historique de Strasbourg.

Pourtant, les professionnels du tourisme s’activent ces derniers temps…

YG : Je ne dis pas le contraire, mais la vérité est dans les chiffres. Je n’ai pas encore tout à fait compris les stratégies dans le domaine touristique, mais je constate que si nous avions le même afflux de touristes comme pendant les années avant-Covid, on serait à nouveau à 100%. En tout cas, la façon dont nos équipes ont réussi à repositionner le « Muensterstuewel » au cœur de la clientèle strasbourgeoise, nous aide beaucoup maintenant !

Donc, les Strasbourgeois redécouvrent la cuisine alsacienne ?

YG : (rit) Le « Muensterstuewel » a toujours été apprécié par les Strasbourgeois. Donc, il ne s’agit pas d’une redécouverte, mais d’un nouvel élan qui a pu être donné par nos équipes qui font un travail formidable.

Et maintenant, on se prépare pour le Marché de Noël et, si possible, le retour des touristes ?

YG : Déjà, il faut que l’édition 2021 puisse avoir lieu, mais en vue des annonces faites, il y a bon espoir. J’espère que nos équipes seront au complet pour faire face à une soudaine augmentation de clients dans notre établissement.

Et vous pourriez ouvrir la terrasse à ce moment-là ? Avec des « champignons chauffants » ?

YG : Vous connaissez ma position sur la question. En principe, chauffer l’extérieur, ne fait pas beaucoup de sens écologiquement. Mais de toute façon, légalement, c’est la dernière année où ces « champignons chauffants » sont autorisés et si tout se passe normalement, on les utilisera pour la dernière fois cet hiver.

Et est-ce que le Marché de Noël vous permettra de rattraper un peu les pertes de l’année 2021, après celles de 2020 ?

YG : Très franchement, non. Vous savez, c’est comme au Rugby [Yannick Garzennec est un ancien joueur de rugby de haut niveau, n.d.l.r.]. Quand vous vous rendez compte qu’un match est définitivement plié, on se concentre sur un mouvement, un geste bien précis et on met tout en œuvre pour réussir ce geste. Pour la beauté du jeu. En 2020 et 2021, nous avons survécu grâce aux aides de l’état, même si cela ne fait pas partie de notre logiciel. Nous avons l’habitude de créer de la richesse par le travail et non pas en obtenant des aides. Mais c’est comme ça et maintenant, on mettra tout en œuvre pour réussir la période de fin d’année !

Yannick Garzennec, merci pour cet entretien !

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