La reprise (56) : « Il faut être capable d’être top au présent »

Depuis mai 2020, Eurojournalist(e) suit plusieurs enseignes du centre-ville strasbourgeois dans leurs efforts de relancer la machine économique. Pas évident.

"Il faut adapter les modèles de management pour pouvoir envisager l'avenir" - Yannick Garzennec. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Yannick Garzennec est à la tête de sept restaurants au centre-ville de Strasbourg, dont le célèbre « Muensterstuewel ». Après plus de deux ans de crise pandémique, Yannick Garzennec et ses équipes affichent toujours une attitude résolument positive et réaliste. Interview.

Yannick Garzennec, comment s’est passé la période entre Noël et maintenant ?

Yannick Garzennec : Nous ne sommes toujours pas au niveau d’avant-crise, mais il y a du positif. Ainsi, au « Muensterstuewel », nous avons pu, grâce au formidable travail de la gérante, garder nos équipes intactes, ce qui constitue une exception qui confirme la règle, lorsque l’on considère les difficultés d’embaucher de nombreuses gastronomies. Mais si nos équipes fournissent un travail extraordinaire, d’autres difficultés commencent à se faire ressentir dans le cadre de la guerre qui a éclaté entre-temps.

Quel genre de difficultés ?

YG : L’approvisionnement devient compliqué, les prix des matières et de l’énergie augmente de manière spectaculaire, il faut refaire tous les calculs et surtout, nous sommes face au défi de repenser toutes nos étapes de travail pour économiser un maximum d’énergie. Ce qui, au fond, n’est pas qu’une mauvaise chose.

Comment ça ?

YG : Cette guerre nous oblige à revoir toutes nos procédures, tous nos gestes, de remettre en question notre façon de travailler. En vue d’une meilleure gestion des ressources de la planète, c’est une bonne chose. Dans notre groupe, tout le monde se sent concerné par ce nouveau défi et je constate que les équipes dans nos sept restaurants retrouvent le sourire ! En plus, nous avons vécu un excellent week-end de Pâques et c’est psychologiquement important pour nous de retrouver un rythme de travail « normal ».

Vous pensez que cette évolution se confirmera ?

YG : Comme dit, nous ne sommes pas encore au niveau d’avant-crise et franchement, je ne sais pas si un jour, on retrouvera les standards de 2019. Pour nous, ça veut dire qu’il faut qu’on change nos modèles de management, avant de pouvoir parler perspectives. Et je pense que c’est pareil pour toute notre profession.

Ce sera donc un peu comme chez Darwin, « the fittest survive » ?

YG : C’est le sort de l’humanité… ceux qui savent s’adapter rapidement à un monde changeant, survivent mieux que ceux qui se limitent à se lamenter qu’avant, tout était mieux…

Justement, parlons perspectives. Comment envisagez-vous la saison estivale ?

YG : Je m’interdis tout pronostic, il y a la guerre, il y a la pandémie qui n’est pas finie. Aujourd’hui, on ne peut pas se projeter, il faut être capable d’être top au quotidien et la recherche d’excellence est une mission quotidienne. Et là, je suis très content, car nos équipes sont quotidiennement dans cette recherche d’excellence et à mes yeux, ce travail quotidien est le seul moyen pour envisager la suite.

Yannick Garzennec, merci pour cet entretien !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste