La reprise (57) : « Principe espoir, principe travail »

Depuis mai 2020, Eurojournalist(e) suit plusieurs enseignes du centre-ville strasbourgeois dans leurs efforts de relancer la machine économique. Pas évident.

Jean-Marc Mura devant son Hôtel Cathédrale. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Jean-Marc Mura est le directeur de l’emblématique Hôtel Cathédrale, situé sur la place du même nom au cœur même du centre-ville strasbourgeois. Comme tous les hôtels, l’Hôtel Cathédrale a souffert pendant les deux ans de pandémie, mais Jean-Marc Mura et ses équipes ont toujours gardé la tête haute. Comment se passe la reprise de la vie économique pour un hôtelier strasbourgeois ? Interview.

Jean-Marc Mura, comment s’est passé la période entre Noël et maintenant ?

Jean-Marc Mura : Pour moi, personnellement, la période du Marché de Noël 2021 était le moment fort de toute cette période. Pendant ces semaines, la clientèle française et allemande était de retour, notre hôtel a affiché un taux de remplissage de 80% et il y avait comme un retour à une certaine normalité. Mais cela s’est arrêté le 2 Janvier, m’obligeant pendant les mois de janvier, février et mars 2022, de laisser l’hôtel fermé pendant la première quinzaine de ces trois mois, faute de réservations.

En plus, la mauvaise météo pendant ces trois mois n’a certainement pas favorisé le tourisme… ?

JMM : Très juste. Heureusement qu’il y avait les Bibliothèques Idéales et la reprise du Parlement Européen, donc, une clientèle professionnelle, mais pendant ces trois mois, les touristes manquaient dans la ville. Après, il y avait le week-end de Pâques, de nombreux touristes étaient dans la ville, y compris une clientèle internationale, sauf les touristes asiatiques, mais ça, c’était valable non seulement à Strasbourg, mais partout en France où le tourisme, le temps d’une courte période, se situait presque au même niveau qu’en 2019.

Est-ce que la guerre en Ukraine se fait ressentir dans votre hôtel ?

JMM : Actuellement, cette guerre est géographiquement limitée à l’Ukraine et la Russie. Ailleurs, on fait preuve d’une sorte de résilience et les gens continuent à profiter des libertés retrouvées et ils voyagent. Tant que l’explosion des prix de l’énergie n’augmentera pas trop les tarifs des moyens de transport, cette hausse au niveau des voyages continuera. Actuellement, les gens ont tellement envie d’un retour à la normalité que cette guerre n’affecte pas encore nos activités.

Et quelles sont vos perspectives pour l’été 2022 ?

JMM : Je reste optimiste, et cette attitude est dans notre ADN et nous permet, depuis deux ans, de tenir. Sinon, on ne peut actuellement pas sérieusement prévoir des évolutions. Dans le domaine de l’hôtellerie, tout le monde est logé à la même enseigne et selon la situation, nous sommes tous obligés à jongler avec les prix. On ne peut même pas prévoir comment les choses évoluent pendant les deux prochaines semaines, alors, pour les quatre mois à venir… J’ai lu avec intérêt votre interview avec notre ami Yannick Garzennec qui a très bien résumé la situation. Nous travaillons, tout comme les équipes de Yannick, sur l’excellence au quotidien. Toutefois, contrairement à Yannick Garzennec qui, pendant la pandémie, a reconquis une clientèle strasbourgeoise, nos clients viennent, par définition, d’ailleurs. Donc, on ne peut pas se rattraper par une clientèle locale.

Donc, principe espoir… ?

JMM : Principe espoir, oui, mais surtout, principe travail. Et finalement, nous aspirons tous à pouvoir travailler normalement à nouveau !

Jean-Marc Mura, merci pour cet entretien !

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