La reprise (6)

Jean-Marc Mura, le patron de l'Hôtel de la Cathédrale, enregistre une très légère amélioration de la situation. Réaliste, il estime que la situation pourra changer encore d'une seconde à l'autre.

Jean-Marc Mura - un regard volontaire vers l'avenir, mais il reste plein de points d'interrogation... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – A Strasbourg, tout le monde travaille pour un rapide retour à la normalité. Pourtant, la situation est tout sauf normale. Même les actions menées pour raviver le tourisme dans la ville ne se passent pas sans difficultés.

Quelle année, 2020 ! Pour l’Hôtel de la Cathédrale qui venait juste de décrocher sa quatrième étoile avant le confinement, la lutte pour la survie est compliquée. « Cette semaine », dit Jean-Marc Mura, « notre taux de remplissage a légèrement augmenté, de 40% à presque 50%. Mais d’une part, cela ne permet pas de dégager des bénéfices pour faire face aux frais, et d’autre part, je suis conscient qu’il ne s’agit que d’une prise de vue instantanée qui pourrait changer d’un instant à l’autre. Partout en Europe, on voit des mesures de reconfinement ; en France, nous avons entre 400 et 500 nouveaux foyers du virus et tous nos efforts pourront être anéantis par de nouveaux incidents ».

Pour les clients, le séjour strasbourgeois 2020 ne ressemble pas vraiment aux autres années, et les gens commencent à se fatiguer des mesures nécessaires. « Généralement, nos clients font comme nous : tout le monde s’adapte le mieux possible. Mais si les clients apprécient que nous servions, par exemple, le petit déjeuner en chambre, il y en a aussi qui ne veulent plus porter le masque dans les parties communes de l’hôtel. Nous n’avons pas d’autre choix que d’insister sur le port du masque, puisqu’il est obligatoire et aussi par bon sens – tout le monde doit faire ces petits efforts sanitaires pour empêcher que ce virus se relance chez nous », explique Jean-Marc Mura.

Et quid des animations nocturnes que propose la Ville maintenant avec les illuminations « Pause », ce « Son & Lumières » sur la Cathédrale ? Est-ce que ces animations favorisent le tourisme ? « Oui », répond Jean-Marc Mura avec un sourire, « même si, dans un premier temps, il convient de régler quelques petits couacs. Ainsi, l’accès à la Place de la Cathédrale est contrôlé, et seulement possible au niveau de la Place du Château. Plusieurs clients, aussi des restaurants autour, se sont vu interdire l’accès par des vigiles pas toujours très avenants. Demander aux clients à 30 mètres de l’entrée de l’hôtel de contourner, avec leurs bagages, tout le centre pour finalement pouvoir accéder à l’hôtel, c’est inadmissible ! »

Mais la Ville a immédiatement réagi. Suite à ces incidents du vendredi soir, une réunion avec les maires adjoints Guillaume Libsig et Pierre Ozenne a permis de trouver des solutions. « Il y aura des panneaux, les restaurants et l’hôtel seront à nouveau autorisés à sortir leur chevalets et les vigiles seront briefés pour que ces incidents ne se reproduisent plus. « Tout ça fait partie d’une situation inédite pour tout le monde », souligne Jean-Marc Mura, « et tant que nous pouvons dialoguer et trouver des solutions, ça va. »

Et les perspectives ? « Elles sont ce qu’elles sont », dit le patron de l’Hôtel de la Cathédrale ; « nous, on fait le maximum, et malgré cela, nous ne sommes pas à l’abri d’un revirement de la situation. » Réaliste et malgré tout optimiste, Jean-Marc Mura et ses collègues continueront à se battre. L’enjeu est énorme : il s’agit, ni plus, ni moins, de la survie des activités commerciales du centre ville strasbourgeois. Croisons les doigts.

Vendredi, vous lirez dans cette série, comment la semaine passée s’est déroulée au « Münsterstübel ». Est-ce que les clients reviennent ? D’où viennent-ils ? Est-ce qu’ils dépensent autant qu’avant la crise ?

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