La reprise (62) – « L’optimisme, quoi d’autre ? »

Depuis mai 2020, Eurojournalist(e) suit plusieurs enseignes du centre-ville strasbourgeois dans leurs efforts de relancer la machine économique. Pas évident. Aujourd'hui : Interview avec Jean-Marc Mura, le patron de l'Hôtel Cathédrale.

Jean-Marc Mura garde le cap avec son Hôtel Cathédrale. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Notre série « La reprise » se rétrécit. Sur les trois enseignes dont nous avions couvert les efforts de relance après le premier confinement au mois de mai 2020, l’une a changé de propriétaire, l’autre n’a plus ouvert depuis des mois et il ne reste donc que l’Hôtel Cathédrale. Nous avons parlé avec Jean-Marc Mura, le patron de l’hôtel.

Jean-Marc Mura, nous approchons les trois ans et demi de crises multiples – comment se porte votre hôtel et comment allez-vous ?

Jean-Marc Mura : Depuis le début de ces crises, je suis toujours resté optimiste et je compte bien le rester ! En 2022, nous avons réalisé un chiffre d’affaires qui avoisine celui de 2021 et à la fin de l’année dernière, nous avons vécu un Marché de Noël qui était formidable. Maintenant, nous nous trouvons dans les « mois creux » au niveau touristique, mais nous espérons qu’avec les beaux jours, le tourisme reprenne.

Pourtant, il y avait les vacances de Février…

JMM : Tout à fait, mais nous expérimentons actuellement aussi un changement des habitudes touristiques. Si l’envie de voyager est toujours intacte, les grandes villes doivent faire face à d’autres problèmes, comme l’insécurité, les violences urbaines et en vue du pouvoir d’achat qui baisse, les gens préfèrent aujourd’hui les courts déplacements, comme les week-ends prolongés. Cela change beaucoup la donne au niveau du tourisme.

Donc, il faut, d’une certaine manière, réinventer le tourisme. Comment pouvez-vous faire à un moment où des structures comme la votre doivent commencer à rembourser les crédits que l’État avait mis à disposition pendant les phases de confinement ?

JMM : Oui, ce n’est pas évident. Nous aussi, on doit faire face à des factures énormes, comme celle du gaz. Mais nous autres fournisseurs étaient également obligés de revoir leur prix à la hausse. Tout cela fait que la situation n’est pas tout à fait facile, surtout dans la mesure où nous ne pouvons pas répercuter cette hausse du coût de tout sur nos clients – nous devons calquer nos tarifs sur ce qui se pratique ailleurs dans la même catégorie. Vous savez, nous avons 15.000 chambres d’hôtel à Strasbourg, auxquels il faut ajouter 5000 logements en AirBnB. Dans un tel contexte concurrentiel, il n’est pas possible de « jongler » avec les tarifs.

Et comment est-ce que vos équipes vivent cette situation ?

JMM : J’ai beaucoup de chance que nos équipes sont restées intactes pendant tout ce temps. Ces derniers temps, tout le monde était content de pouvoir à nouveau travailler normalement. Et maintenant, bien sûr, nous espérons que l’été se passe positivement.

Et qu’est-ce qu’il pourrait vous aider dans cette situation ?

JMM : La seule aide efficace qui profiterait autant aux hôteliers, gastronomes et commerçants strasbourgeois, serait que les professionnels du tourisme mettent les bouchées doubles pour confirmer la reprise du tourisme à Strasbourg. Ceci dit, comme nous, les professionnels du tourisme doivent aussi s’adapter à ce changement au niveau des touristes qui désormais, partent pour des séjours différents qu’auparavant. Que ce soit l’Office du Tourisme, l’ADT au niveau alsaciens, tout le monde doit s’engager maintenant pour assurer aussi l’avenir de tout le tissu économique du centre-ville strasbourgeois. Nous restons positifs et optimistes et nous sommes prêts à accueillir les touristes cet été comme il faut !

Jean-Marc Mura, merci pour cet entretien !

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