La reprise (7)
Comment s'est passée la semaine dernière au « Münsterstübel » ? Est-ce que la situation s'améliore pour les gastronomes strasbourgeois ? Yannick Garsennec, le patron, nous présente une comparaison intéressante.
(KL) – Yannick Garsennec, le patron du « Münsterstübel », a la chance de pouvoir s’appuyer sur une équipe soudée et solidaire. Ainsi, il a pu passer quelques jours à Corfou, destination touristique très prisée en Grèce. Là-bas, il a pu constater que la crise économique y sévit et il a vu la population locale gérer cette crise sans précédent. Dans une situation catastrophique, mais avec le sourire et la détermination à s’en sortir.
« C’était une véritable leçon d’humilité », raconte Yannick Garsennec, « de très nombreux établissements y sont fermés, les gens se battent et ce, sans aucune aide. Le restaurateur, qui emploie environ 40 salariés dans ses différents établissements strasbourgeois, est parfaitement conscient que nous faisons encore partie des privilégiés dans cette situation – dans des pays comme la Grèce, où chacun doit voir comment il s’en sort, la catastrophe a déjà atteint un tout autre niveau que chez nous. « Le jour où les aides de l’Etat cesseront aussi chez nous, la situation pourrait évoluer comme là-bas… »
Et au Münsterstübel ? Oui, la saison touristique a timidement commencé, à un moment où elle devrait tourner à son régime maximum. « Sur le mois de juillet, nous enregistrons une baisse de 40% de notre activité », dit Yannick Garsennec. « La grande majorité des clients sont des touristes français, nous accueillons aussi des Allemands et des Suisses et bon nombre de Belges. Et ce qui me réjouit particulièrement, c’est un pourcentage croissant de clients alsaciens et strasbourgeois – qui apprécient tout comme les touristes notre cuisine typiquement alsacienne. »
Mais on constate également au « Münsterstübel » que les clients font davantage attention aux prix. Dans l’insécurité ambiante, on fait même des économies en vacances, on ne sait jamais ce qui peut encore arriver dans l’année.
Est-ce que le verre est à moitié plein ou à moitié vide ? Pour Yannick Garsennec, cette question ne se pose pas. Pour lui, le verre sera à moitié plein, jusqu’à la dernière goutte… et il se battra pour la survie du « Münsterstübel ». Question d’honneur. « J’ai la responsabilité de beaucoup de personnes, et c’est pour cela que nous mettons tout en œuvre pour maintenir le moral des équipes et pour faire en sorte de pouvoir tourner de mieux en mieux », explique Yannick Garsennec.
C’est cette attitude (et un peu de chance et un peu de soutien) qui caractérisera ceux qui sortiront même renforcés de cette crise.
La semaine prochaine et les semaines suivantes, nous suivrons les trois enseignes Hôtel de la Cathédrale, Blanc du Nil et le « Münsterstübel » – dans l’espoir que les premiers signes encourageants se confirmeront !
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