La Russie formule ses postulats

Vladimir Poutine a le vent en poupe. Il vient de soumettre ses postulats à l'OTAN, une sorte de « condition sine qua non » pour maintenir une paix fragile le long de la frontière avec l'Ukraine.

Le Kremlin cherche un bras de fer avec l'OTAN. Cette situation doit être rapidement résolue. Foto: Qweasdqwe / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Vladimir Poutine est en train de préparer ses plans en vue de l’instauration d’une « URSS 2.0 ». En échange d’une paix fragile entre la Russie et l’Ukraine, il vient de formuler ses postulats, dont une garantie de ne pas intégrer l’Ukraine, mais également les états de l’Europe de l’Est, du Caucase du Sud et de l’Asie Centrale dans l’OTAN. Peu étonnant que l’OTAN n’entend pas céder face à ces postulats, surtout dans la mesure où les « propositions » de Vladimir Poutine ressemblent davantage à un chantage qu’à une proposition de négociations.

Bien entendu, la Russie veut également interdire des « actes militaires » de l’OTAN dans la zone définie par le Kremlin, et la Russie demande des « garanties de sécurité ». Mais quid des menaces multiples de la Russie qui pèsent autant sur l’Ukraine que sur les Pays Baltes et d’autres pays dans la région ? Force est de constater que Poutine a déjà préparé la prochaine invasion en Ukraine, que plus de 100.000 soldats russes sont concentrés le long de la frontière avec l’Ukraine et que les séparatistes pro-russes dans le Donbass multiplient les provocations et actes hostiles, sans doute dans le but de « demander de l’aide » à la Russie qui elle, a déjà fait le constat d’un « génocide » dans les deux régions ukrainiennes qui forment le Donbass.

La « paix fragile » dans cette région n’en est pas une. La Russie soutient les séparatistes dans le Donbass avec des soldats, des armes et une logistique moderne, cherchant depuis 2014 à déstabiliser l’Ukraine par tous les moyens. Si le souhait de Poutine de ne pas voir arriver l’OTAN à ses frontières est compréhensible, les menaces permanentes en direction de l’Occident sont inacceptables. Et Poutine continue à jouer sur tous les tableaux – que ce soit l’utilisation cynique de réfugiés à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, que ce soit la politique énergétique avec les livraisons de gaz naturel, que ce soient les manœuvres militaires dans la région et un discours de plus en plus belliqueux – Poutine a bien préparé sa mainmise sur l’Ukraine.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, guerre jamais officiellement déclarée, a coûté environ 13.000 vies depuis 2014 et l’annexion de la Crimée. Vladimir Poutine fait tout pour maintenir les tensions dans cette région, même si l’Ukraine n’est pas le seul objet de ses désirs. Le président russe n’a jamais oublié que de nombreux citoyens russes dans les pays baltes étaient considérés comme des citoyens 2e classe après l’indépendance de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie. L’indépendance d’anciennes républiques soviétiques et insupportable pour le patron du Kremlin qui aimerait bien réécrire l’Histoire.

Inutile de dire que l’OTAN refuse ces postulats en bloc, tout en invitant Poutine à calmer ses ardeurs. Mais un moment donné, il faudra trouver des solutions car clairement, le fait de rouler les mécaniques des deux côtés, ne fait pas avancer la situation.

Les « garanties » que l’Occident a donné à l’Ukraine sont faibles. En cas d’agression, l’Occident veut frapper la Russie de sanctions, mais Vladimir Poutine a démontré à plus d’une occasion qu’il se fiche pas mal de ces sanctions. C’est le moment pour une initiative diplomatique qui doit obligatoirement prévoir une « zone tampon » entre l’OTAN et la Russie. L’avancée de l’OTAN vers l’Est dit forcément inquiéter la Russie, donc, il faudra créer une situation qui assure à la fois la sécurité de l’Ukraine et des pays limitrophes ET la sécurité de la frontière russe. Aux diplomates de trouver les bonnes formules, à condition que Vladimir Poutine souhaite vraiment la paix en Europe Centrale et en Europe de l’Est. Et rien n’est moins sur que les désirs de paix de Vladimir Poutine.

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