La Russie se met encore davantage hors-jeu

Sans estimer nécessaire d’en informer directement les intéressés, la Russie vient d’annoncer son retrait du Conseil de l’Europe. Le Kremlin cherche l’escalade de la situation.

Avis aux agents immobiliers strasbourgeois - la représentation russe auprès du Conseil de l'Europe risque de se vider très rapidement... Foto: Ji-Elle / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Pendant de longues années, lorsque les journalistes posaient la question aux responsables du Conseil de l’Europe pourquoi un tel ou un tel pays n’était pas exclu du Conseil, ils avaient droit à la même réponse : « Il est important de garder les canaux diplomatiques ouverts ». Mais malheureusement, ces « canaux diplomatiques » n’ont servi à rien et aujourd’hui, la Russie montre un doigt d’honneur à l’Europe et au Conseil de l’Europe en annonçant son retrait du Conseil. Mais à ce moment-là, on peut aussi renvoyer le personnel de la représentation diplomatique russe auprès du Conseil de l’Europe.

Le retrait de la Russie du Conseil de l’Europe, annoncé par le porte-parole du gouvernement russe Dmitri Peskov, concerne donc également la Cour Européenne des Droits de l’Homme (en anticipant des condamnations auxquelles il faudra s’attendre ?) et les autres entités du Conseil. La Russie opte donc pour l’isolation totale, mais est-ce que ses derniers « amis », à savoir la Biélorussie, l’Erythrée, la Syrie et la Corée du Nord lui donneront de la crédibilité sur l’échiquier international ?

L’explication fournie par Dmitri Peskov se lit comme l’une des communications russes des années 20 du siècle dernier : « Les pays hostiles de l‘Union Européenne et de l’OTAN continuent de détruire l’organisation et l’espace juridique commun en Europe », a dit Peskov, faisant fi du fait que son pays est en train de violer le droit international, la paix mondiale et un pays voisin. Après les menaces prononcées à l’encontre de la Finlande et de la Suède, la Russie ne semble toujours pas avoir assez d’ennemis et Poutine continue sa folie autant militaire que diplomatique.

Bien sûr, la Russie était déjà suspendue de vote par le Conseil de l’Europe, et la semaine prochaine, il y a de fortes chances à ce qu’elle aurait été exclue du Conseil. Il convient donc de garder le service consulaire qui s’occupe des quelques centaines de ressortissants russes qui vivent dans le Grand Est et de renvoyer tout le personnel diplomatique qui se trouve éventuellement encore sur place. Le comportement hostile que la Russie affiche vis-à-vis du monde entier, demande une réaction ferme. Une réaction qui ne doit, en aucun cas, pénaliser les Russes qui vivent ici (et qui sont très majoritairement contre la guerre que la Russie a déclenché en Ukraine), mais de ne plus tolérer la présence de « diplomates » qui eux, n’ont plus aucun mandat pour rester à Strasbourg.

Ceux qui estiment aujourd’hui que le Conseil de l’Europe aurait du se comporter déjà fermement plus tôt, se trompent. L’entité diplomatique et démocratique de l’Union Européenne a toujours cherché à garder une porte ouverte au dialogue, mais force est de constater que Poutine ne cherche pas à dialoguer, mais à agresser ses voisins, tout en pleurnichant d’avoir peur d’être « menacé ».

Evidemment, ce ne sont pas les ressortissants russes dans la région, dont beaucoup se retrouvent régulièrement lors des manifestations devant le Consulat russe à Strasbourg, qui sont responsables de la folie du Kremlin. Mais le personnel « diplomatique » russe, n’a plus rien à faire auprès les institutions européennes et il serait indiqué de déclarer tout fonctionnaire russe qui ne travaille pas dans le service consulaire, comme « persona non grata ». A Strasbourg, on n’a pas besoin de fonctionnaires russes qui insultent, dénigrent et ignorent les règles démocratiques les plus basiques ayant cours en Europe.

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