La Russie se moque des G20

La Russie, représentée par son ministre des affaires étrangères, a eu son show lors du sommet des G20. Avant que les autres états ne puissent répondre, Lavrov était déjà parti.

Sergej Lavrov peut sourire - il a pu faire sa propagande au sommet des G20. Foto: Tobias Kleinschmidt / MSC / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – On peut se poser la question pourquoi la Russie faisait encore partie des invités lors du sommet G20 sur l’île de Bali en Indonésie. Sergej Lavrov y tenait un discours qui correspondait à la propagande russe actuelle. Selon le narratif russe, l’occident est en train de bloquer la transition vers une solution paisible de la guerre en Ukraine et « si l’UE et les USA cherchent la victoire de l’Ukraine sur le champ de bataille, nous n’avons rien à discuter avec l’Occident ». Après avoir dit ça, Monsieur Lavrov a pris ses affaires et quittait la salle, sans écouter les réponses des autres responsables des G20. Après, si on donne une scène au propagandiste de la guerre russe, il ne faut pas s’étonner qu’il en profite.

Ainsi, le grand moment de la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, tombait à l’eau. Peut-être elle n’aurait pas dû annoncer en amont qu’elle voulait dire ses quatre vérités à Lavrov. Mais Lavrov n’était pas venu pour écouter ce que les autres avaient à dire, il était venu pour faire sa propagande qui, après plus de quatre mois d’une guerre sanglante, maintient toujours sa version d’une « opération spéciale » qui vise à « dénazifier » l’Ukraine. A force de raconter de telles bêtises, les responsables russes semblent y croire eux-mêmes.

Mais pourquoi inviter la Russie à de tels sommets, comme si rien n’était ? Actuellement, la Russie ne fait plus partie de la communauté internationale, le pays mène une guerre meurtrière et a déjà occupé plus de 20% du territoire ukrainien. Donner une scène à Lavrov pour qu’il puisse faire porter le chapeau à l’Occident, quel intérêt ? Il était évident que Lavrov n’allait pas venir à Bali pour y discuter la guerre que la Russie a porté dans l’Ukraine, mais qu’il allait chercher uniquement à diffuser la propagande habituelle. Il aurait été plus conséquent de lui interdire l’accès à l’Indonésie et d’exclure la Russie, ne serait-ce que temporairement, des réunions du G20.

L’objectif défini par la ministre des affaires étrangères indonésienne Retno Marsudi, à savoir « de stopper cette guerre le plus rapidement possible et de construire des ponts et non pas des murs », a été loupé. Une fois de plus, l’Occident se laisse mener par le bout du nez par Poutine et ses agents, en première ligne Lavrov.

Mais qui connaît les véritables objectifs de l’Indonésie ? Le pays agit aussi un peu comme la Russie de nos jours. Un journaliste allemand qui avait lancé un « quand est-ce que vous allez stopper cette guerre ? » à l’arrivée de Lavrov, était immédiatement arrêté et emmené par les forces de l’ordre indonésiens. Au lieu de démontrer la cohésion des G19 vis-à-vis de la Russie, l’Occident a, une nouvelle fois, raté la marche. Celui qui a pu diffuser sa propagande, était Lavrov. Ce qui est plutôt frustrant.

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