La Russie sur la Mer Noire

Est-ce que j’ai une gueule d’esturgeon ?

L'esturgeon sillonne les eaux de la Mer Noire et de la Mer Caspienne Foto: Jamez42 / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 3.0Unp.

(MC) – Nous venons de lire le commentaire d’un militant FN sur un post de Sylvain Waserman, député LREM (ex MODEM) à propos du débat d’hier au Conseil de l’Europe sur les droits lgbt :« Anti russe, pro lobby lgbt, quel magnifique député, ah ah » (nous citons intégralement). Voilà qui situe la nature et le niveau de la discussion : elle se déroule tout simplement entre les partisans de la démocratie, même imparfaite et à rénover, et ceux de la dictature. Nous renvoyons pour cela à notre article d’hier sur La Torture en Russie.

Autre sujet majeur de préoccupation : la pression grandissante qu’exercent les armées du tsar Poutine sur ses frontières. Pays baltes, Europe centrale et Europe orientale : dans à peine 2 ans, on aura la forte impression qu’un véritable front se dessine aux frontières de l’Empire poutinien. A l’Est, cela semble aller mieux, puisque les armées russe et chinoise manoeuvrent ensemble et s’embrassent tendrement aux confins de la Sibérie… Ils pourront bientôt (et c’est déjà le cas, en un sens) constituer une alliance objective contre les méchants Occidentaux, tout ensemble Européens et Américains.

C’est ainsi que le Ministre de la Défense roumain, Mihai Fifo, vient d’exprimer son inquiétude hier. Il constate la présence accrue des Russes sur la Mer Noire, depuis cette année surtout. Il affirme qu’en 2018, la situation a évolué de façon dramatique. Et il nous met en garde : la Russie utilise la Mer Noire pour construire sa présence dans le bassin méditerranéen oriental.

Outre la Roumanie, 4 Etats membres de l’OTAN bordent la Mer Noire : la Turquie, la Bulgarie (membre de l’Union Européenne), et 2 Etats en conflit frontalier avec la Russie, à savoir la Géorgie et l’Ukraine. Du côté roumain, les choses vont loin, déjà. En janvier 2019, Bucarest prendra la présidence de l’Union Européenne : elle propose d’ores et déjà de faire de la défense de l’Europe (i.e. : contre la menace russe) une priorité – ce qui comprend la défense contre les cyberattaques venant de Moscou.

Mais avant même la saisie des rênes de cette présidence, les autorités de Bucarest veulent renforcer leur armement et acquérir un nombre non encore spécifié officiellement de missiles Patriot et d’avions de chasse. La Roumanie annonce d’ailleurs avoir atteint l’objectif fixé par l’OTAN de 2 % du PIB consacré à l’armement, et déclare vouloir s’y maintenir. Parallèlement à cet engagement roumain, l’OTAN a annoncé qu’elle organiserait avec une fréquence accrue des manœuvres militaires autour de la Mer Noire.

Restons attentifs à cette pression de Moscou sur ses frontières occidentales… et à la nature des réactions de l’OTAN . De même qu’ au comportement des agents stipendiés de Poutine dans l’UE, notamment au FN et dans certains partis disséminés dans un nombre important de pays de l’Union. A commencer par notre chère capitale alsacienne de l’Europe.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste