La sagesse de l’âge
L’ancien chancelier allemand Helmut Kohl a pris position – en mettant l’Europe en garde. « Ne soyez pas trop dur avec les Britanniques », a-t-il dit.
Pour la première fois depuis des années, Helmut Kohl est sorti de son silence habituel. Remarquable. Foto: Konrad Adenauer Stiftung, marie-Lisa Noltenius / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0
(KL) – Helmut Kohl a rompu son silence. L’ancien chancelier allemand, l’architecte de l’unification allemande, ne s’était plus prononcé sur l’actualité politique depuis de longues années. Marqué par la maladie et son âge, il a 86 ans, frustré par la fin peu glorieuse de sa carrière politique (qui s’est terminée dans un scandale de financement de son parti, la CDU), il s’était retiré dans la vie privée. Contrairement à d’autres responsables politiques, Helmut Kohl ne s’est jamais aventuré dans le commentaire politique – il s’était tout simplement retiré.
D’autant plus surprenant qu’il soit sorti de son silence en accordant une interview rarissime au quotidien « Bild » – en invitant tout le monde de gérer calmement la situation après le vote britannique de quitter l’Union Européenne. « Fermer la porte à la Grande Bretagne, ce serait une erreur énorme de la part de l’Union Européenne », disait-il en direction de tous ceux qui réclament aujourd’hui que la Grande Bretagne soit éjectée le plus vite possible des institutions européennes. « Restons sereins », disait Helmut Kohl, « il s’agit maintenant de trouver une voie raisonnable pour gérer cette situation. Mais n’oublions pas – la Grande Bretagne doit décider pour elle-même ce qu’elle veut. »
Helmut Kohl suggère de marquer une pause, de se poser pour réfléchir calmement et pour ensuite agir. A une vitesse qui conviendrait à l’ensemble des états-membres. « Il faut respecter les particularités nationales et régionales des états-membres et l’histoire et les souhaits des partenaires européens », a-t-il ajouté.
Avec cette interview, Helmut Kohl s’est fait entendre comme la voix de la raison qui s’oppose à tous ceux qui voudraient maintenant « punir » la Grande Bretagne et l’éjecter le plus vite des institutions européennes. Le fait qu’il ait rompu son silence habituel, constitue un point d’exclamation. Est-ce que l’ancien chancelier contribuera à faire revenir les Européens dans une perspective raisonnable ?
Certes certes Herr Kanzler:mais qui a été déraisonnable dans cette affaire?
De tout façon, des liens sont imputrescibles en dépit du détroit . Tenez, nous aurons toujours des parlementaires britanniques à Strasbourg où ils sont très actifs au Conseil de l’Europe, en quelque sorte la conscience sans priorité financière, de notre continent.