La SATA, une compagnie aérienne essentielle

La survie et le développement de la compagnie açorienne sont d'une importance capitale pour l'archipel.

DeHavilland Dash 8-400 sur le tarmac de l'aéroport de l'île de Pico. Foto: Ruben JC Furtado / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Azores Airlines, la compagnie aérienne açorienne du groupe SATA, rouvrira sa ligne Terceira – Porto le 16 septembre 2020, à raison d’un vol hebdomadaire. Une reprise progressive des vols dont Artur Lima, élu et leader CDS-PP (centre droite – droite) à l’Assemblée Législative Autonome de la Région des Açores (ALRAA), avait vivement critiqué la fermeture temporaire. Le même Artur Lima qui s’était brillamment abstenu en mai, lors du vote au sujet de la possible privatisation de la SATA

A cette réouverture s’ajoute une suspension temporaire, depuis le 25 août, de la ligne Terceira – Boston en raison de sa faible fréquentation tombant à 17% depuis le début de la pandémie. Ce qu’a également vertement critiqué le leader conservateur, en comparant bizarrement la période actuelle à l’époque de Salazar où les vols vers les USA avaient été interrompus. Ce à quoi un communiqué de presse de la SATA a répondu très justement, en lui pointant son absence de conscience de la réalité vécue par le monde entier.

Mais la SATA a bien d’autres chats à fouetter, car la Commission Européenne lui demande depuis le 18 août de prouver que ses augmentations de capital opérées à compter de 2017 ne sont pas des aides de l’État. Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence (prétendue libre et non faussée), semblerait vouloir en découdre avec la petite compagnie aérienne açorienne dont le caractère de service public n’est plus à démontrer.

Le Portugal a fait valoir que le Gouvernement Régional des Açores, unique actionnaire de la SATA, agit en tant qu’investisseur privé, opérant dans les conditions du marché (sic). De son côté, la commissaire européenne a avancé que le pays peut justifier ses récents apports de capitaux par des circonstances exceptionnelles et imprévisibles (sic). Au cours des six prochains mois, la SATA travaillera, en collaboration avec le Gouvernement Régional des Açores et et la Commission Européenne, à un plan garantissant sa viabilité économique et financière.

Même au plus fort de la crise sanitaire, la compagnie avait tablé sur la préservation des emplois. Ce que le Portugal a aussi défendu à Bruxelles, tout en soulignant l’importance systémique de la SATA pour cet archipel. Un archipel où le tourisme est en développement, comme en témoigne l’accord signé entre SATA Azores Airlines et Air France le 27 janvier 2020, c’est à dire avant l’arrivée de la pandémie tant en France qu’au Portugal.

Cet accord portait sur le partage des codes sur 70 vols hebdomadaires. En clair, les passagers peuvent désormais réserver sous le code AF au départ de Paris – Charles de Gaulle, et certains vols seront opérés par la compagnie açorienne, ce qui simplifie l’enregistrement avec un seul billet, facilite le transfert des bagages et leur applique la franchise de la compagnie française.

Le Groupe SATA, fort de ses six filiales, dessert les neuf îles de l’archipel, ainsi que plusieurs destinations portugaises et internationales. Ainsi sa survie ne concerne t-elle pas seulement le Portugal.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste