La spirale de la violence

Les sans-abri en Allemagne sont de plus en plus souvent victimes de violences. En 2017, 17 SDF sont morts suite à des actes de violence. La pauvreté tue.

La pauvreté tue. Il faut rompre le cercle vicieux de la précarité et de la violence. Foto: Christian Michelides / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Il y a des chiffres qu’on n’a pas envie de regarder. En 2017, l’Allemagne a enregistré 158 actes de violence contre des SDF, faisant 17 morts et de nombreux blessés. Ces crimes peuvent être classés dans deux catégories : ceux commis par des extrémistes et ceux commis par des SDF. Car la vie sans domicile fixe constitue un combat quotidien et sans pitié pour la survie.

Dans presque la moitié des cas (81 sur 158), les personnes ayant commis des actes de violence étaient sans domicile fixe elles-mêmes. Souvent, les disputes qui se terminent en drame tournent autour de questions pratiques, comme une bonne place pour dormir. Dans la quasi-totalité des cas, l’alcool constitue également un élément facilitant le passage à l’acte. Parmi les 17 victimes décédées, 13 ont été tués par d’autres sans-abris.

La spirale de la précarité engendre une violence que les exclus de la société vivent quotidiennement sous différentes formes : mépris, insultes, violences physiques. Le tout sur un fond de misère, de faim, de froid, de maladie. Les quelque 52000 personnes qui vivent dans la rue en Allemagne ont toutes une histoire de violences subies. Et une fois enfermé dans ce cercle de pauvreté et de violence, il est quasiment impossible d’en ressortir.

Le fait que des personnes doivent vivre sous de telles conditions est une véritable honte pour une société civilisée. Voilà une excellente raison d’introduire le plus vite possible le « revenu de base inconditionnel ». Car gérer la pauvreté coûte plus cher que la combattre et un tel revenu aurait comme effet premier de rendre leur dignité à des personnes qui l’ont perdue, très souvent sans en être responsables.

En Allemagne, de nombreuses structures d’accueil pour réfugiés, mises en œuvre depuis l’été 2015, sont aujourd’hui vides. La grande majorité du million et quelque de réfugiés arrivés en Allemagne a pu être logée et ces structures pourraient désormais être utilisées pour fournir un toit aux SDF.

Une vague de froid est annoncée dans les prochains jours et semaines et, une nouvelle fois, des sans-abri risquent de mourir faute d’hébergement. Pour remettre en service les installations, l’investissement est minime. Il vaudrait mieux consentir à ce petit effort financier plutôt que de verser des larmes de crocodile lorsque le titre « mort de froid au centre-ville » apparaîtra dans nos journaux.

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