La Turquie veut adhérer à l’organisation BRICS

Selon l'agence Bloomberg, la Turquie demande son adhésion à l'organisation BRICS qui représente déjà presque la moitié de la population mondiale. Et que l'Occident continue à ignorer.

Avec l'adhésion de la Turqie à l'organisation BRICS, est-ce que l'Occident commencera à prendre les BRICS au sérieux ? Foto: David Oas / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Il est surprenant que l’Occident ignore encore l’organisation BRICS qui elle, est devenue la plus puissante organisation d’états au niveau mondial. Fondée par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, cette organisation a accueilli en son sein en début de l’année, l’Iran, les Émirats Unis, l’Éthiopie et l’Égypte, tout en invitant l’Arabie Saoudite qui elle, ne s’est pas encore prononcée. Force est de constater que les états BRICS constituent aujourd’hui la seule « super-puissance » et que cette organisation se positionne clairement du côté de son membre fondateur, la Russie. Malgré la puissance énorme de cette organisation qui réalise déjà plus d’un tiers du PIB mondial, les instances occidentales ne la prennent toujours pas au sérieux et se comportent comme si les BRICS n’existaient pas. Cela changera peut-être avec l’adhésion de la Turquie à cette organisation, car à ce moment-là, l’Europe et l’Occident ne pourront plus fermer les yeux devant cette évolution.

Déjà la présence de la Turquie dans l’OTAN pose problème, en vue des échanges intenses entre la Turquie et la Russie. Être membre d’une organisation militaire occidentale, tout en soignant ses relations avec la Russie et depuis peu, aussi avec le dictateur syrien Bachir Al-Assad, ce ne sera plus possible. Si la Turquie choisit de rejoindre la Russie, la Chine et l’Iran dans une structure commune, elle ne pourra plus rester dans des organisations occidentales, puisqu’elle se range du côté de ceux qui mènent toute sorte de guerre contre l’Occident.

Si le président turc Recep Tayyip Erdogan dit que la Turquie veut maintenir de bonnes relations à l’est comme à l’ouest, force est de constater que la Turquie d’Erdogan n’est pas un partenaire fiable à qui on peut confier des secrets militaires. Le monde est en train de se polariser et être partenaire de la Russie et en même temps, être partenaire de l’Occident et de l’OTAN, ne sera plus possible.

La Turquie n’est pas le seul candidat à une adhésion à l’organisation BRICS, la Malaisie, la Thaïlande et l’Azerbaïdjan veulent également rejoindre cette puissante organisation, on attend la décision de l’Arabie Saoudite et d’autres pays suivront sans aucun doute.

Tous les pays qui rejoignent des organisations qui soutiennent la Russie et sa guerre en Ukraine, devraient quitter les organisations occidentales ou voir leur demande d’adhésion rejetée. Ce qui vaut pour la Turquie, devrait s’appliquer aussi à la Hongrie et la Serbie. Les deux pays essayent, comme la Turquie, de soigner leurs relations avec l’Union Européenne et en même temps, avec la Russie de Poutine. Mais un moment donné, il faut choisir son camp et ceux qui choisissent d’avancer avec la Russie, la Chine et l’Iran, ne devraient plus avoir accès aux structures européennes.

En dehors de la question de la Turquie, il conviendrait également de commencer à prendre l’organisation BRICS au sérieux. Cette organisation détermine déjà l’actualité mondiale et à l’avenir, son poids ne cessera de croître. Quand on considère les réactions occidentales suite au dernier sommet BRICS à Beijing, où 192 pays et 25 chefs d’état et de gouvernement participaient, on peut commencer à douter de notre volonté de nous confronter aux nouvelles réalités. « Les états BRICS perdent leur dynamique », pouvait-on alors entendre et c’est dramatique que face à ce décalage du pouvoir mondial, l’Occident n’a d’autre réponse que de mettre la tête dans le sable.

En tout cas, une adhésion de la Turquie à l’organisation BRICS ne pourra pas rester sans réaction européenne et occidentale. Car fermer les yeux devant de telles évolutions, constitue une nouvelle fois une erreur qu’on risque de payer cher.

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