La vérité franco-allemande se trouve sur le terrain

Depuis 40 ans, les arbitres de football amateur alsaciens et badois accomplissent un travail extraordinaire pour favoriser les échanges transfrontaliers – de vrais architectes du franco-allemand !

Weingarten, près de Karlsruhe. En bien y regardant, on reconnaît l'écusson de la LAFA chez les arbitres. Foto: Pascal Fritz

(Pascal Fritz / KL) – Cela fait 40 ans que les dimanches, les arbitres de football traversent la frontière franco-allemande pour arbitrer des matchs de football amateur dans le pays voisin. Aux début de ces échanges, les choses n’étaient pas évidentes – dans les villages alsaciens et badois, le ton le dimanche matin peut être assez rude, mais 40 ans plus tard, force est de constater que la bonne entente entre l’Alsace et le Pays de Bade n’a été rendue possible que grâce à des travailleurs de fond qui croyent réellement à l’avenir commun entre nos deux pays.

Dimanche, à Weingarten près de Karlsruhe, une délégation de la Ligue d’Alsace de football (LAFA) a rendu visite au match qui opposait, au niveau de la Kreisliga, plus modeste échelon du football allemand, l’équipe de Weingarten à Knielingen, arbitré par un arbitre alsacien. En présence de «Monsieur transfrontalier» de la LAFA Erny Jacky, les partenaires badois et alsaciens ont déclaré vouloir intensifier ces échanges qui ont autant contribuer à l’amitié franco-allemande dans le Rhin Supérieur.

Le 9 novembre prochain, la Ligue du Pays Bade de Nord, donc de la région de Karlsruhe, enverra le premier trio d’arbitre pour officier lors d’un match en Alsace, étendant ainsi cette belle coopération de 40 ans entre la Bade de Sud et l’Alsace aux régions plus au Nord.

Le Président du club de Weingarten a réservé un accueil des plus sympathiques aux visiteurs alsaciens, remettant à la LAFA le fanion de son club ainsi qu’un livre retraçant les 100 ans de ce petit club.

La vérité se trouve, du moins dans le football amateur, sur le terrain et lors de la «troisième mi-temps», au club-house. Loin des discours officiels, loin des considérations de la grande ou petite politique, les gens se retrouvent autour d’une passion partagée et apprennent à connaître leurs voisins respectifs dans un cadre amical, sportif et convivial. En 40 ans, ce sont de dizaines de milliers de sportifs qui ont ainsi pu rencontrer leurs voisins, vivre une expérience transfrontalière sympathique et développer un sentiment d’appartenance à un espace de vie commun – le Rhin Supérieur.

A ces architectes de l’amitié franco-allemande – un grand bravo !

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