La violence de l’extrême-droite dans l’Est de l’Allemagne

Une vague de violence xénophobe et néonazie déferle sur l’Allemagne. Surtout dans les Länder de l’Est du pays. Mais pas seulement.

La violence raciste et xénophobe est plus marquée à l'est de l'Allemagne. Foto: Bundesarchiv, Bild 183-1990-0115-032 / Kluge, Wolfgang / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Les chiffres présentés par le gouvernement fédéral sur une demande du groupe des Verts, ont immédiatement été contestés. Car les 130 crimes violents sur fond de racisme relevés par le gouvernement ne représentent en réalité, qu’une partie de ces actes violents enregistrés par différentes ONGs – toutefois, mêmes les chiffres «officiels» permettent certaines conclusions. Comme celle que l’Est de l’Allemagne soit devenu le fief des xénophobes, racistes et néonazis en Allemagne.

Dans les «nouveaux Länder», donc les Länder issus de l’ancienne RDA, vit un sixième de la population allemande. Toutefois, on y enregistre presque la moitié des crimes violents sur fond raciste, xénophobe et néonazi. Voilà une partie de la réponse donnée par le gouvernement fédéral sur une demande déposée par la députée verte Irene Mihalic. Par contre, les chiffres avancés ne semblent pas refléter toute l’étendue du problème.

Car ces 130 cas ne représentent que les dossiers identifiés clairement comme «racistes», tandis que le nombre de crimes commis par l’extrême-droite (donc, aussi contre d’autres cibles que les réfugiés), s’élève au moins à 1029, comme l’a indiqué le gouvernement. Ces chiffres traduisent une augmentation d’environ 40% par rapport à 2013 – on peut donc partir du principe que la violence de l’extrême-droite s’intensifier ces derniers temps. Plusieurs ONGs estiment que ces chiffres ne représentent «qu‘une fraction des cas réels», sans même parler de la «violence quotidienne» qui n’entre pas dans les statistiques officiels.

Si le nombre de crimes sur fond extrême-droite est en forte augmentation, le taux de réussite dans les investigation menées par la police baisse. De 14% par rapport à 2013. Est-ce que la police est moins motivée à élucider ces affaires politiques que dans d’autres domaines ?

Cette augmentation de crimes de haine s’explique. D’une part par la gestation de mouvements comme la «Pediga», mais aussi par le laisser-faire des partis politiques traditionnels qui n’osent pas prendre une position claire de peur de perdre des électeurs à droite du spectre de l’électorat. La stigmatisation des réfugiés arrivant en Allemagne contribue également à cette montée de la violence. En réfléchissant à voix haute comment «dissuader» les réfugiés de venir en Allemagne, en proposant de leur couper les vivres, des responsables politiques comme le ministre de l’intérieur Thomas de Maizière créent un climat de haine qui se transforme, dans la rue, en actes violents. Dont la justification a été fournie par la politique.

Mais il ne suffit pas de pointer les Länder de l’ex-RDA du doigt. Le phénomène existe aussi dans les Länder de l’ouest du pays, et aussi chez nous, dans le Bade-Wurtemberg où des cas d’agressions et de vandalisme contre des centres d’accueil ont également eu lieu. La violence raciste, xénophobe et néonazie prend de l’ampleur et seule une action concertée de toutes les forces de la société pourra la stopper. Ce qui implique logiquement le monde politique qui lui, agit actuellement comme celui qui se balade une cigarette allumée, autour de barils de poudre. Tout en versant des larmes de crocodile face à cette montée d’une violence dangereuse.

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