La xénophobie de l’extrême-droite allemande dérange les conservateurs

Le groupe parlementaire des conservateur et réformistes (ECR) vient de demander aux deux eurodéputés de l’AfD allemande de quitter le groupe. Autrement, ils risquent de se faire virer le 12 avril.

Le groupe parlementaire ECR ne veut plus des xénophobes de l'AfD allemande... Foto: Eole99 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – L’AfD, ce parti d’extrême-droite qui partage de nombreuses positions du mouvement de la rue «Pegida», commence à énerver même des ultra-nationalistes et d’autres conservateurs. Les deux eurodéputés de l’AfD, Beatrix von Storch et Markus Pretzell, ne sont plus les bienvenus dans le groupe des conservateurs et réformistes (ECR) au Parlement Européen. Sur initiative d’un des membres de ce groupe, Arne Gericke du petit «Parti des familles», le groupe vient de demander aux deux de quitter le groupe – le cas échéant, le 12 avril prochain, les deux feront l’objet d’un vote d’exclusion.

Beatrix von Storch, c’est la femme qui avait eu l’idée de laisser tirer les gardes-frontières allemands sur des enfants d’immigrés qui tenteraient de franchir la frontière allemande illégalement. Suite à de vives réactions de la part de la population, elle avait relativisé ses propos en indiquant qu’il serait suffisant de tirer sur les hommes et les femmes. Markus Pretzell, lui, est le concubin de Frauke Petry, la chef de l’AfD, et lui aussi était favorable à cette mesure draconienne qui consiste à tirer sur des personnes dont le seul crime aura été de tenter de franchir une frontière. Mais ce n’est pas tout.

«Un parti qui flirte avec Le Pen, qui danse la valse avec le FPÖ autrichien et qui tient la main des eurohostiles britanniques de l’UKIP, a déjà consommée sa rupture avec mon groupe», explique Arne Gericke. «Ce parti [l’AfD] est de plus en plus radical et raciste, ses ténors qualifient l’état d’Israël comme un ‘corps étranger’ et unique source du conflit du Proche Orient ; ils prévoient une conférence de sécurité bizarre avec Poutine et défendent son annexion de la Crimée. Il minimise l’époque nazie en la désignant comme les ’12 années malheureuses’, appellent à ‘1000 ans d’Allemagne’ – ce parti est insupportable !»

A quelques jours des élections régionales dans trois Länder allemands, considérées comme une élection-test pour la politique de la chancelière, cette prise de position claire est nécessaire. En même temps, elle est surprenante venant d’un groupe politique au Parlement Européen qui ne regroupe pas seulement les conservateurs britanniques («Tories»), mais aussi les ultra-nationalistes polonais («Droit et Justice»), les «Vrais Finlandais» ou le «Parti Populaire» danois. Mais en toute occurrence, les positions étranges de l’AfD dépassent même celles des autres partis ultra-nationalistes en Europe.

On attend maintenant une réponse de la part de l’AfD qui lui, attendra certainement les résultats des élections dimanche en Allemagne avant de commenter cet «ultimatum».

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste