L’abstentionnisme n’est pas la solution
Plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé pour le premier tour des élections législatives. Ce qui relance le débat sur le devoir civique de voter.
(KL) – Il y a des pays où le « droit de vote » n’est pas un droit, mais carrément une obligation. Considérant la grande fatigue électorale actuelle, il convient de se poser la question si on ne devrait pas systématiser cette « obligation de voter » en Europe. Car là où les gens sont obligés d’aller voter, les extrémistes et populistes ont du mal à percer.
En Australie, par exemple, le « Commonwealth Electoral Act » le définit en toute simplicité, cette « obligation d’aller voter à l’occasion de toute élection » – et ceux qui ne vont pas voter, sont verbalisés à hauteur de 15 €. Résultat : un taux de participation de plus de 95% et un parti d’extrême-droite (One Nation Party) qui ne dispose d’aucun siège au parlement. D’autres pays, comme les Pays-Bas, l’Italie ou la Thaïlande, connaissent également cette obligation de vote.
L’abstentionnisme favorise, en Europe, la montée du néonationalisme et de forces extrémistes pour la simple raison que ces extrémistes arrivent à mobiliser leur électorat. Pour contrer ce genre d’évolution, une obligation de voter pourrait renforcer la démocratie.
Les 51% d’abstentionnistes lors du premier tour des élections législatives de dimanche devraient interpeller toute la classe politique et Emmanuel Macron et son nouveau gouvernement auront fort à faire pour regagner la confiance des Français dans la « chose politique ».
Dimanche prochain, à l’occasion du deuxième tour, il serait important que les Français et Françaises se mobilisent pour aller voter et pour bénéficier de ce droit tellement précieux. Et si la moitié des électeurs ne ressentent plus l’envie d’aller voter, il faudra effectivement réfléchir si oui ou non, il ne conviendrait pas de rendre le vote obligatoire. La démocratie, il ne faut pas la laisser à ceux qui aimeraient bien l’abolir.
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