« L’abstentionniste typique n’existe pas »

Première conférence du cycle « Les jeunes et la politique » à l’ISEG Strasbourg. Les intervenants ont présenté deux études qui évaluent le comportement électoral des jeunes (et des moins jeunes).

Le panel lors de l'excellente première conférence du cycle "Les jeunes et la politique" à l'ISEG Strasbourg. Foto: Sophie Dufour / ISEG

(KL) – Excellent début du cycle « Les jeunes et la politique » à l’ISEG Strasbourg. A la base de ce cycle, deux études menées sur la question du désamour des jeunes pour la « chose politique » et l’abstentionnisme. Un sujet d’une actualité brûlante, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Les professeurs Mathilde Karceles, dont l’étude « Urnes & Citoyens » sera terminée au mois d’Avril, et Simon Borja, qui a également menée une étude avec les étudiants sur la question, ont présenté leur travail commun avec deux étudiantes de 3e année, Angélique Moulin et Kendra Bohn, pour mieux comprendre ce phénomène de l’abstentionnisme qui lui, devient carrément un danger pour la démocratie.

« Le but de ces études n’est pas de convaincre qui que ce soit à aller voter ou au contraire, à ne pas aller voter, nous souhaitons comprendre les raisons qui mènent à ce phénomène qui atteint, selon les scrutins, aujourd’hui jusqu’à 70% de l’électorat. », explique Mathilde Karceles qui avait lancé « son » étude en partenariat avec l’ISEG Strasbourg et son directeur Eric Hamel déjà l’année dernière. Pour ce faire, Mathilde Karceles a créé une plate-forme Internet où les internautes pouvaient (et peuvent toujours, pendant quelques jours) répondre à un questionnaire, suivi par un entretien anonyme. De milliers de personnes ont déjà participé à cette étude. De leur côté, Simon Borja et les étudiantes ont mené des interviews avec des jeunes qui expliquaient pendant les entretiens, leurs raisons pour aller voter ou bien, pour ne pas aller voter.

Avant même que les résultats définitifs de ces deux études (qui se complètent mutuellement) ne soient publiés, certains points se dégagent déjà très clairement. Mais, comme l’a indiqué Mathilde Karceles, « l’abstentionniste typique n’existe pas », comprendre : le désamour entre les jeunes et la politique a plusieurs raisons. La raison principale de l’abstentionnisme, est une très forte perte de confiance en les acteurs politiques ou, comme l’a exprimé Simon Borja, « la représentation de la représentativité ». Ou, comme l’ont exprimé plusieurs personnes dans le cadre des deux études, « on a l’impression de ne choisir plus que le moins pire… ».

Les étudiantes de 3e année ayant participé aux interviews, donnaient également des points de vue très intéressants. Les participants de cette conférence comprenaient à travers les récits des étudiantes que l’intérêt pour la « chose politique » est là, mais le pas de l’intérêt vers l’implication, est beaucoup plus grand qu’on ne le pense.

Les prochains jours, les conférences dans ce cycle, promettent également d’être intéressantes. Il sera question du « marketing politique », de témoignages de jeunes personnes engagées dans la politique et pour couronner ce cycle en Avril, la présentation détaillée des résultats des deux études. « Mais pourquoi menez-vous ces études ? », demandait une participante à la fin de la conférence mardi. La réponse donnée par Mathilde Karceles était claire : « On voudrait bien que les politiques en prennent connaissance et se mettent à réfléchir comment réagir à ces constats. Car là, la démocratie est réellement en train de s’éloigner des citoyens et citoyennes. »

A suivre…

2 Kommentare zu « L’abstentionniste typique n’existe pas »

  1. Retour sur le cycle de 4 conférences “Les jeunes et la politique” qui a eu lieu à l’ISEG Strasbourg au mois de mars 2022. Cet événement complète l’étude citoyenne sur l’abstentionnisme des jeunes, en cours de réalisation par Mathilde Karceles, Simon Borja et les étudiants de l’école de marketing de Strasbourg.

  2. Retour sur le cycle de 4 conférences “Les jeunes et la politique” qui a eu lieu à l’ISEG Strasbourg au mois de mars 2022. Cet événement complète l’étude citoyenne sur l’abstentionnisme des jeunes, en cours de réalisation par Mathilde Karceles, Simon Borja et les étudiants de l’école de marketing de Strasbourg.
    https://destyneo.com/les-jeunes-la-politique-et-labstentionnisme/

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