L’Acte V – au Marché de Noël

Samedi sera une journée de recueillement pour les victimes de l'attentat à Strasbourg. Ce sera l'occasion d'une communion du peuple français dans une situation plus que difficile.

Samedi, les Alsaciens (et pas qu'eux) iront aux marchés de Noël pour rendre hommage aux victimes de l'attentat de Strasbourg. Foto: JMRW67 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Samedi, beaucoup de Français se retrouveront ensemble dans leur pensée pour les victimes de l’attentat de Strasbourg. Et ce samedi, les seules images que l’on veut voir, ce sont des images de gens qui se rassemblent autour d’un verre de vin chaud, et non pas des images d’énergumènes cagoulés lançant des pavés sur des policiers dont on vient d’applaudir la présence sur le terrain. Ceux qui « invitent » maintenant à se rendre à Paris pour la 5e édition d’un excès de violence ne sont pas le « peuple français » : ce sont des égoïstes qui n’ont cure des Français dont ils réclament la solidarité.

En effet, ça devrait être un samedi de solidarité, un samedi de paix, un samedi du rejet de la violence et de la haine. Donc, exactement la date où l’appel à la violence et la haine risque de marquer un point décisif pour le mouvement social en France. L’attentat de Strasbourg nous rappelle péniblement que seuls la solidarité et l’énergique rejet de la violence peuvent sauver la cohésion de la société française. Au lieu d’aller à Paris former le « cordon de sécurité » pour les casseurs qui se préparent déjà à une nouvelle journée de violence dans la capitale (et dans d’autres villes françaises), les « gilets jaunes » devraient profiter du week-end et réfléchir quant à la désignation de représentants qui pourraient participer aux négociations sur les progrès sociaux proposés ; ils pourraient réfléchir comment mettre paisiblement un terme à des actions qui transforment peu à peu les paysages français en zone insalubre, et qui ont déjà causé directement ou indirectement six morts. Ils devraient mettre le temps à profit pour réfléchir comment agir de manière responsable (« gilets jaunes libres »?) comment éviter que de grandes gueules réclament la dissolution de l’Assemblée Nationale sans même savoir pourquoi, bref, si les « gilets jaunes » ne souhaitent pas être solidaires avec le peuple français, qu’ils évitent au moins les dérapages à un moment où le peuple français a besoin de se rassurer, de renforcer le vivre-ensemble et d’être solidaire.

Pour les « gilets jaunes », le week-end prochain pourrait être décisif. Si la majorité des Français est certainement toujours prête à soutenir les revendications sociales justifiées des plus démunis en France, la même majorité des Français ne soutient en rien les excès de violence ou encore les actions qui sont en train de mettre en péril les petites et moyennes entreprises en France, donc celles qui créent les emplois de proximité. Il faut que les « gilets jaunes » se rendent compte qu’il ne sont pas le peuple, qu’ils ne représentent qu’une frange de la population et qu’il convient d’afficher le même respect vis-à-vis du peuple français que celui qu’ils attendent en retour.

Cela fait presque une semaine qu’Emmanuel Macron a fait ses propositions. On peut donc quitter le mode « on veut être entendus ! » (puisque vous êtes entendus, actuellement, ce n’est pas le gouvernement qui refuse le dialogue tant réclamé, mais ceux qui voulaient parler et qui maintenant, ne veulent plus parler…) et il est temps d’entrer en mode « discussion et négociation ».

En tout cas, si les « gilets jaunes » devaient avoir la mauvaise idée de faire fi du deuil qui habite aujourd’hui les Français, les Alsaciens et plus particulièrement les Strasbourgeois pour se livrer encore une fois à des excès de violence, ils risquent de perdre même le soutien pour leurs revendications justifiées. Samedi sera le jour de la conciliation entre les différentes composantes du peuple français.

Il faut espérer que les « gilets jaunes » comprennent que samedi, toute violence serait vécue par le peuple français comme un manque de respect et une agression sans nom. Venez rejoindre les Alsaciens à 11h30 sur tous les marchés de Noël d’Alsace et ailleurs en France. L’heure est à la solidarité et à rien d’autre. A bon entendeur.

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