L’AfD glisse encore vers la droite

Lors du congrès de l'extrême-droite à Cologne, les ultranationalistes ont réussi leur putsch contre Frauke Petry.

Alice ? Who the f... is Alice ? Alice Weidel, la nouvelle femme forte de l'AfD... Foto: MAGISTER / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – Qui eut cru que la « Marine Le Pen allemande » Frauke Petry, n’était pas assez « à droite » pour son parti, l’AfD ? Petry, qui rêvait d’une néonationalisme européen (un vrai paradoxe) en chercheant la proximité des Geerd Wilders, Marine Le Pen et autres, a été mise au placard lors du congrès de l’AfD à Cologne. Si l’AfD, sous la direction de ses deux candidats pour les élections législatives au mois de septembre, Alexander Gauland et Alice Weidel, glissera maintenant encore plus vers la droite, le parti risque de perdre de son importance. De nombreux électeurs et électrices se détourneront de ce parti qui se mue de plus en plus en bras parlementaire du mouvement de la rue « Pegida ». Ce « putsch » pourrait bel et bien stopper l’essor de l’extrême-droite qui s’enlise dans la fange des idées d’avant-hier.

Le duo de candidats, approuvé par 68% des délégués du congrès, montre que l’extrême-droite allemande a perdu son orientation. Pendant que Alexander Gauland représente ces vieux hommes du parti qui défendent des idées anti-musulmans, xénophobes, nationalistes, en partie anti-sémites, anti-européens, anti-tout, Alice Weidel (38 ans), ne représente rien.

Ancienne consultante chez Allianz Global Investors et Goldman Sachs à Francfort, Weidel est un experte en matiére de la nouvelle économie, sans que cela ne l’empêche d’afficher les mêmes positions xénophobes que ses collègues.

Et Frauke Perty dans tout cela ? Celle qui avait limogé le fondateur du parti Bernd Lucke, a subi le même sort. Elle n’a plus rien à dire dans « son » parti qui lui, s’éloigne maintenant de la base d’un électorat de la droite. De nombreux électeurs qui estimaient qu’un vote de contestation pour l’AfD puisse réviller les partis traditionnels, savent maintenant qu’un vote pour l’AfD est un vote pour une formation qui suit sur les traces d’un passé indicible.

Lorsque l’extrême-droite glisse encore plus vers la droite, c’est inquiétant. Mais ce qui est plutôt rassurant, c’est que l’essor de ce parti s’arrêtera là. L’Alternative für Deutschland n’est plus une alternative et les prochaines élections régionales confirmeront sans doute ce que l’on a déjà observé lors des élections régionales en Sarre – l’extrême-droite allemande est en net recul. Tant mieux.

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