Alternative für Deutschland – le parti des laissés-pour-compte

La bonne humeur des soirées électorales cède peu à peu la place à une normalité plus frustrante pour l'AfD. Foto: Ralf Roletschnk / WIkimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Une bonne nouvelle pour ceux qui suivent avec inquiétude l’ascension des eurosceptiques de l’AfD avec ses positions parfois étonnantes – la nouvelle force politique allemande commet la même erreur que les «Pirates» qui eux, avaient réussi à imploser après avoir été crédités de presque 10% des intentions de vote avant les dernières élections législatives. Au lieu de s’occuper des dossiers politiques, les délégués de l’AfD se sont pris la tête concernant les ambitions personnelles des uns et des autres.

A chaque fois qu’un nouveau parti se présente aux électeurs, les laissés-pour-compte, comprendre : ceux qui n‘ont pas réussi à exister dans d‘autres formations politiques, pensent que leur heure est arrivée. Sans devoir se frayer son chemin à travers un appareil de parti, certains pensent qu’ils puissent encore réaliser une carrière politique et cette perspective doit être tellement excitante qu’on en oublie les dossiers politiques. Tant mieux pour ceux qui regardent l’AfD avec un certain mal au ventre.

Résultat du congrès : la direction du parti en Bade-Wurtemberg se retrouve affaiblie – le chef de l’AfD dans le Land, l’eurodéputé Bernd Kölmel, n’a obtenu que 60% des votes des délégués lors d’un vote de confiance, son second Jens Zeller a du se contenter de 59%. L’unité de la direction du parti en Bade-Wurtemberg est ébranlée.

Pour les adeptes de l’Europe et d’une société moderne qui ne serait pas réservée aux plus fortunés, l’auto-dévoration de l‘AfD constitue une bonne nouvelle. Est-ce que le parti qui voudrait interdire le droit à l’avortement dans la perspective de forcer les femmes allemandes à avoir davantage d’enfants pour pouvoir, à terme, renvoyer les étrangers travaillant en Allemagne chez eux, serait arrivé au point de non-retour ? Ce qui est rassurant, c‘est que l’ambition personnelle semble l’emporter au sein de l’AfD – comme dans l’ensemble des autres partis.

Cette évolution peut contribuer à la démystification de l’AfD, considérée par de nombreux électeurs comme une vraie alternative politique. Mais vociférer contre l’Europe et tenter de ramener la société allemande aux années 50 du siècle dernier, cela n’est pas vraiment un concept d’avenir. Sympa que l’AfD ait la gentillesse de montrer son vrai visage au grand jour…