L’Allemagne a besoin d’un nouveau parti

Si les sondages placent la CDU largement en tête, force est de constater que les abstentionnistes restent le «parti le plus fort».

Oui, les élections... on en a beaucoup et on choisit toujours les mêmes têtes... Foto: Anne97432 / Wikimedia Commons / GNU 1.2

(KL) – On dit souvent que chaque pays a le gouvernement qu’il mérite. Mais ceci n’est que la moitié de la vérité. Car le choix qui nous est proposé est bien limité – en Allemagne comme en France, d’ailleurs. Difficile de croire que le meilleur que l’Allemagne peut présenter soit Angela Merkel et Sigmar Gabriel, tout comme il est difficile de croire que la France ne dispose pas de talents politiques autres que Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Seulement, les partis dits «populaires» se sont tellement institutionnalisés que les jeunes talents dont disposent nos deux pays, n’arrivent pas à grimper dans les hiérarchies.

Ainsi, le tout récent sondage effectué par l’Institut Insa fait état d’un plébiscite pour la CDU/CSU (qui totaliserait 42,5% si les Allemands étaient appelés aux urnes ce dimanche), tandis que le SPD n’arrive toujours pas à décoller (24%) et Die Linke et les Verts (9,5% et 9% respectivement) sont en léger recul. Les eurosceptiques de l’AfD se retrouvent à 7,5%, tandis que le FDP, malgré son nouveau logo (qui fait étrangement penser à la charte graphique de la Telekom) reste à 2%, loin de la barre fatidique de 5% qui ouvre l’accès aux parlements en Allemagne. Mais est-ce que cela veut dire que l’Allemagne se sente représentée par la CDU d’Angela Merkel ?

Probablement pas plus que «les Français» se sentent représentés par les Hollande, Le Pen, Sarkozy, Valls, Juppé & Cie. – seulement, les électeurs n’ont guère le choix. Mais ce manque d’un vrai choix a une raison. Le manque d’engagement de la part des citoyens dans la politique, généralement perçue comme corrompue, fermée, peu attractive, fait que la politique soit laissée aux professionnels, aux carrièristes des partis, aux braves soldats des appareils qui attendent patiemment que leur tour soit arrivé. Les seuls qui pourraient y changer quelque chose, ce sommes nous, les électeurs et électrices. Mais nous devons faire face au fait que le jour des élections, nous perdons notre courage et la fâcheuse habitude du «vote utile» fait que nos votes deviennent de plus en plus inutiles.

Nous avons la chance de vivre dans des pays où le jour des élections, aucun soldat armé ne se tient derrière la cabine pour contrôler que nous fassions notre croix au «bon» endroit. Il nous incombe alors à nous de profiter de cette liberté pour changer de cap. Il ne suffit plus de râler au bistrot du coin, en famille, entre amis – si nous voulons vraiment que nos pays changent, il n’y a qu’une voie – s’engager dans la politique. Et si aucun des partis actuels ne correspond à ce que nous voulons, ben, il faudra prendre son courage entre les mains et créer une nouvelle formations politique.

Les prochaines années seront déterminantes pour notre avenir. Non seulement en Allemagne ou en France, mais également en Europe et à l’échelle mondiale. Si nous continuons à nous laisser abrutir par des séries télévisées, nous porterons alors aussi notre part de responsabilité dans tout ce qui arrivera. Agissons ! Révoltons-nous ! Ne laissons pas le destin de nos pays entre des mains qui visiblement, ne savent pas quoi en faire !

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