L’Allemagne, le bordel de l’Europe ?
La législation allemande sur la prostitution va à l’encontre des tendances européennes. Pendant que d’autres pays renforcent leurs lois, l’Allemagne ferme les yeux sur toutes les dérives.

(KL/AK) – Moins de quatre-vingts kilomètres de mer Baltique séparent l’Allemagne de la Suède. Pourtant, en matière de réglementation de la prostitution, il y a un monde d’écart. La Suède est le pays qui protège le plus l’autodétermination sexuelle des femmes, en déclarant que le corps féminin ne peut en aucun cas être une marchandise et par conséquent, les clients y sont poursuivis et punis (d’autres pays se sont inspirés de ce système depuis, dont la France). En Allemagne, la libéralisation de la législation sur la prostitution conduit à de nombreux crimes devant lesquels les autorités ferment les yeux.
Les maisons closes sont une « normalité » en Allemagne, ce qui transforme le pays peu à peu en une sorte de « bordel européen ». Le long des frontières, de nombreux établissement essayent d’attirer la clientèle des pays limitrophes où la prostitution est interdite. Mais ces maisons closes constituent en même temps la base pour des activités criminelles telles le trafic humain, le trafic de drogue et des violences de toute sorte.
Puisque la prostitution est légale en Allemagne, il y a même des syndicats de prostitués qui perpétuent le mythe de la prostitué qui exerce un métier mêlant plaisir et attrait lucratif. Mais les réalités sont bien différentes. De nombreux experts estiment qu’au moins 90% des prostituées en Allemagne se livrent à cette activité sous la contrainte. Elles viennent majoritairement des pays de l’est de l’Europe où elles sont leurrées par la promesse d’un bon travail dans la restauration, avant de tomber dans ce filet de violence, de peur et d’esclavage sexuel. On enregistre aussi de nombreuses prostituées africaines qui font souvent partie de réseaux clandestins, notamment le réseau nigérian qui a son centre à Turin en Italie.
Si la législation allemande voulait protéger les prostituées par le biais de la « loi sur la protection des prostitués » du 1er juillet 2017 (qui prévoit, entre autres, l’obligation d’utiliser des préservatifs), elle passe totalement à côté des réalités. Sur un « marché » inondé de filles venant de ces pays, les tarifs sont en chute libre et sous la pression de la concurrence et de leur « protecteurs », les prostituées sont obligées d’accepter non seulement des tarifs ridicules, mais aussi des pratiques à risque, comme les rapports non protégés. Ce n’est pas le législateur qui fait la loi dans ce milieu, mais encore et toujours les proxénètes. Et une nouvelle fois, le « modèle allemand » n’est pas un exemple à suivre…
Pourtant, l’expérience suédoise est concluante. Avec une politique stricte en la matière, les autorités suédoises ont réussi à faire baisser le trafic humain, même si une telle interdiction ne pourra jamais complètement éradiquer un tel phénomène.
Si on n’accepte plus le trafic humain, l’esclavage sexuel et l’exploitation de la femme comme « marchandise sexuelle », les États membres de l’Union Européenne doivent trouver une approche commune par rapport à ces phénomènes. Sinon le problème ne fera que se décaler d’un pays à l’autre, favorisant le « tourisme sexuel » et le statu quo.
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