L’Allemagne prépare le péage sur ses autoroutes

Les plans du ministre des transports Alexander Dobrindt auront du mal à passer au niveau européen. Même dans son propre parti, la CSU, on a des doutes.

Le projet de Dobrindt n'est pas nouveau. Les systèmes de péage à charactère écologique existent depuis des années. Foto: Gonzosoft / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – «Avec la chancelière Angela Merkel, il n’y aura pas de péage sur les autoroutes allemandes», avait lancé Angela Merkel pendant sa campagne électorale en septembre dernier. Logiquement, le péage sur les autoroutes allemandes se prépare actuellement. Sur un plan psychologique, notre croyance en des promesses électorales est surprennante – dans la mesure où on sait qu’elles ne sont que rarement tenues.

Aujourd’hui, lundi, Alexander Dobrindt présentera ses plans publiquement, mais les grandes lignes de son projet sont déjà connues. Dobrindt veut épargner les automobilistes allemands de cette nouvelle taxe routière qui sera perçue sous forme de vignette. Que seuls les automobilistes étrangers devront payer. Avec cette orientation, le projet risque de rencontrer une grande résistance au niveau européen.

Pour Dobrindt, ce droit de péage constitue une taxe d’infrastructure pour l’ensemble des usagers des routes allemandes», explique Dobrindt qui compte encaisser 2,5 milliards d’euros tous les ans. L’Autriche (qui pratique le système de péage à vignette) et les Pays-Bas veulent porter plainte contre cette mesure et Dobrindt risque de voir son projet anéanti devant les tribunaux européen.

Pourtant, l’Allemagne n’est pas le seul pays européen à faire payer les usagers de ses routes. Au contraire. Qu’il s’agit de systèmes à vignette (Autriche), de système de paiement au passage (comme en France ou en Italie), qu’il s’agit du droit de péage pour entrer dans des villes comme Londres – l’idée de faire payer lesautomobilistes n’est pas nouvelle.

Et une nouvelle fois, on constate l’absence d’une politique européenne, le manque d’une harmonisation européenne, l’absence de concertation européenne. Pourtant, il s’agit d’un dossier relativement facile. Tous les pays européens doivent entretenir, étendre et moderniser leurs infrastructures. Donc, l’objctif est le même dans les 28 états-membres de l’UE. Quoi de plus efficace que d’introduire un système européen, permettant de traiter l’ensemble des automobilistes de la même façon ?

Seul élément intéressant dans le projet de Dobrindt – il veut fixer de montant du droit de passage par rapport aux valeurs écologiques des véhicules. Mais ça, on pourrait autant le faire dans le cadre d’un projet européen. Les «solutions» nationales n’apportent rien au niveau européen. Mais Monsieur Dobrindt ne semble pas trop se soucier de l’Europe.

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