L’Allemagne prolonge le confinement partiel

En vue des très mauvais chiffres en Allemagne, Angela Merkel a décidé, avec les Ministre-Présidents des Länder, de prolonger le confinement partiel jusqu'au 10 Janvier 2021.

Angela Merkel communique beaucoup mieux que la plupart des chefs des gouvernements européens. Foto: Armin Linnartz / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – L’évolution de la pandémie devient chaotique en Europe. Certains pays sont pressés d’opérer des déconfinements ou au moins des allègements des confinements en place, pendant que d’autres pays renforcent leurs mesures sanitaires. Cette cacophonie se montre particulièrement dans la question de la pratique du ski cet hiver. Entre la Suisse, l’Autriche, la France et l’Italie, on tient un discours totalement incohérent.

Angela Merkel ne veut pas prendre de risque. Puisque tous les Länder allemands enregistrent un taux d’incidence largement au-dessus du seuil de 50 infections par semaine pour 100 000 habitants, la chancelière a eu le dernier mot et par conséquent, le confinement partiel en Allemagne vient d’être prolongé jusqu’au 10 janvier. La stratégie de la chancelière est claire – pour ne pas contrecarrer la campagne de vaccination qui va bientôt commencer, les mesures en vigueur le resteront aussi pendant la période des fêtes de fin d’année. Toutefois, le confinement partiel en Allemagne est moins strict que celui en France ou dans d’autres pays.

Ainsi, les restaurants, cafés, bars, musées, théâtres et structures de loisirs en Allemagne doivent rester fermés, tandis que les magasins restent ouverts avec un protocole sanitaire renforcé. Si les Allemands peuvent continuer à se déplacer (sans attestation), le nombre de contacts est limité et le gouvernement multiplie les appels au bon sens de la population.

Considérant que le nombre de décès ne cesse d’augmenter en Allemagne (mercredi, on y a enregistré pour la première fois plus de 500 décès dans la journée liés à la Covid-19), la chancelière a préféré prendre les devants et permettre à la population de se préparer aux semaines qui viennent. Au ministre-président de la Bavière Markus Söder (CDU) d’en expliquer la raison : « La situation ne s’est en rien améliorée », a-t-il dit, en réfléchissant à voix haute à un renforcement des mesures : « Il se pose la question si nous pourrons maintenir le pays dans cette sorte de demi-sommeil ou si, un moment donné, nous ne devrions pas réfléchir à agir de manière plus déterminée ». Comprendre : tout fermer pendant quelques semaines, à l’instar du confinement que la France a connu au printemps.

Si la réaction du gouvernement allemand est compréhensible face aux chiffres actuels, force est de constater que l’Allemagne commet la même erreur que tous les autres pays qui estiment tous être en mesure de combattre cette pandémie sur un plan national. Mais tous les efforts resteront vains si dans les autres pays, on adopte d’autres stratégies et si la sortie de cette crise sanitaire ne s’opère pas en simultanée dans tous les pays.

Au moins, les Allemands savent maintenant à quoi s’attendre et force est de constater que la communication est plus transparente en Allemagne qu’ailleurs. La population adhère plus facilement aux mesures prises lorsqu’elle n’a pas l’impression qu’on lui ment. Changer de discours toutes les deux semaines mine la confiance de la population – et empêche un consensus nécessaire aux efforts collectifs qu’on nous demande.

Une seule stratégie peut sortir l’Europe de cette crise : une démarche commune et concertée de tous les pays européens, tout en contrôlant de manière conséquente les frontières extérieures de l’Union Européenne. Les « succès » de certains pays dans leur lutte contre le virus ne valent rien tant que l’évolution dans d’autres pays reste négative. Mais sauf quelques déclarations sympathiques, cette concertation européenne n’a pas lieu, même une année après le début de cette crise. Dommage que le nationalisme prime encore sur le bon sens qui veut qu’on ne pourra pas résoudre cette situation au niveau national. On risque de payer cher ce nationalisme impuissant.

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