L’Allemagne se rassure comme elle peut

Face aux multiples crises européennes et mondiales, les électeurs et électrices allemands préfèrent se cacher sous la jupe de « Mutti » - l’Allemagne se sent rassurée dans le conservatisme bourgeois.

Quand les Allemands sont angoissés, ils se réfugient dans les jupes d'Angela Merkel... Foto: Frankie Fouganthin / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Nous vivons une époque mouvementée – des cycles se terminent, d’autres cycles sont en gestation et beaucoup de gens manquent de repères. Pendant que la France a opté pour casser son système de l’éternelle et ennuyeuse alternance droite-gauche, en tentant une nouvelle expérience politique, l’Allemagne n’a pas cette fibre révolutionnaire – elle se réfugie dans une sorte de conservatisme bourgeois qui, selon les sondages actuels, pourrait reconduire à une coalition conservatrice-libérale lors des élections législatives en septembre. Et une femme semble rassurer les Allemands – Angela Merkel.

Il y a quelques semaines à peine, le SPD, sous l’impulsion de son nouveau patron Martin Schulz, se trouvait quasiment à égalité avec la CDU d’Angela Merkel – les deux partis se trouvaient à environ 34 à 35% des intentions de vote. Mais depuis, l’écart entre les deux partis s’est creusé à nouveau et actuellement, la CDU se trouve à nouveau à 39%, tandis que le SPD a chuté à 25%.

En parallèle, les Allemands se détournent, autre différence avec la France, des extrémistes. Il n’y a ni « Allemagne insoumise », ni « Front National » – le parti d’extrême-droite AfD (7%) est en net recul, « Die Linke » (8%) a du mal à garder son électorat de base dans les Länder de l’ancienne RDA. Face aux présumés dangers et insécurités, les Allemands n’optent pas pour la « révolution », mais pour le retour dans les jupes de « Mutti ».

Le grand gagnant de cette évolution est, hormis la CDU, le parti libéral FDP. Après avoir été désavoué lors des dernières élections législatives en échouant devant la barre des 5%, le FDP fait son grand retour dans la politique nationale et est actuellement donné à 9% – ce qui voudrait dire qu’une coalition CDU-FDP serait possible. Les Verts, eux, se situent également à 7%, mais le parti écologiste a perdu son profil et dans la foulée, il perd de plus en plus d’électeurs.

Le SPD aurait maintenant besoin d’un petit miracle pour revenir dans la course aux législatives. Mais il paraît clairement qu’il n’y a pas vraiment d’élan du changement dans la population allemande. Si de nombreux électeurs et électrices sont mécontents de la politique d’Angela Merkel, ils continueront à voter pour elle. Au moins, ils sauront à quoi s’attendre…

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