L’alternative à gauche

Le SPD continue à avoir le vent en poupe, « l'effet Schulz » continue à émerveiller l'électorat allemand. Et Angela Merkel commence à transpirer.

Martin Schulz devient le cauchemar pour Angela Merkel... Foto: (c) Raimond Spekking / CC-BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

(KL) – Quod erat demonstrandum – dès lors la gauche présente un candidat et un programme crédible, dès lors elle sort de son nombrilisme historique, dès lors elle affiche une vraie dynamique – elle devient attractive. Du moins, c’est ce qu’il se passe en Allemagne où dans les sondages du week-end, le SPD arrive, pour la première fois depuis 10 ans, en tête devant la CDU/CSU. Et – plus la Gauche monte, plus l’extrême-droite recule. Est-ce que les candidats aux élections en France s’en rendent compte que l’union fait la force ?

Le SPD à 33%, la CDU/CSU à 32% – ce score dans les sondages était considéré comme impossible, il y a tout juste quelques semaines. Mais l’arrivée d’un candidat crédible, d’un programme pro-européen et social, change totalement la donne. Est-ce que l’ère Angela Merkel touche à sa fin ? Est-ce qu’une Gauche forte peut endiguer le phénomène de la montée de l’extrême-droite ?

Dans une configuration où les deux grands partis traditionnels en Allemagne sont au coude à coude, le score des « petits » partis prend de plus en plus d’importance, car l’Allemagne sera gouvernée par une coalition aussi après le 23 septembre 2017. Mais quelle coalition ?

La CDU/CSU manque terriblement de partenaires potentiels. L’extrême-droite n’est pas un partenaire acceptable et l’AfD recule dans les sondages (actuellement à 9%, son plus mauvais score depuis un an) et le FDP, parti libéral et partenaire de la CDU/CSU dans le passé, se situe à 6% et doit encore trembler s’il arrive à revenir dans le Bundestag. Mais les chiffres sont ce qu’ils sont – une coalition CDU/CSU-FDP ne pourra pas se concrétiser, elle n’aurait pas assez de sièges.

Alors, une coalition « de gauche » ? Die Linke se situe actuellement à 8%, les Verts à 7% et les deux partis disposent d’un électorat assez fidèle pour être sûrs de siéger au prochain Bundestag. Faisant les calculs, une majorité « à gauche » de la CDU se dessine. Qui l’eut cru, il y a encore quelques semaines, lorsque tout le monde était persuadé qu’Angela Merkel était partie pour un quatrième mandat à la tête du gouvernement allemand ?

Un candidat et un programme pro-européen et social convaincants, et le paysage politique commence à bouger. Les électeurs et électrices s’intéressent bien plus aux contenus qu’aux vanités des uns et des autres, ils s’intéressent à ce qui influencera demain leur vie quotidienne et non pas aux sensibilités et « guerres de tranchées » des différentes sensibilités politiques. Les « experts » avaient estimé que « l’effet Schulz » n’allait durer que deux semaines – et il se confirme. L’ancien président du Parlement Européen redonne un peu d’espoir à la Gauche allemande, mais il devrait en faire autant au niveau de la Gauche dans d’autres pays européens qui actuellement, sont concernés par cette glissade vers la droite. En vue de l’importance des élections en cette année 2017, il est rassurant de voir que cette glissade puisse être stoppée par quelque chose d’aussi simple qu’un projet politique et un candidat qui le représente de manière crédible. Les candidats qui passent encore leur temps à soigner leurs égos respectifs, devraient enfin s’en rendre compte…

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