L’après feux de forêts, c’est maintenant !
Touchée à la mi-aôut par de gravissimes feux de forêts dévastant près de 7% de sa superficie, Tenerife se relèvera.

(Jean-Marc Claus) – Les feux de forêts qui ont touché Tenerife du 15 au 24 août dernier, ont ravagé 15.000 hectares, soit 150 km², soit en France, la superficie d’une ville comme La Hague, mais en terrain très accidenté, soit environ 7% de la surface de la plus grande île de l’Archipel Canarien. 25.000 personnes avaient été alors contraintes de quitter la zone, afin de leur mise en sécurité. A titre de comparaison, lors de l’éruption de la Cumbre Vieja en 2021 sur l’île de La Palma, ce sont 6.000 personnes qui furent évacuées de septembre à décembre.
Très rapidement, un périmètre de sécurité fut tracé et les accès à la zone dévastée sont encore aujourd’hui très réglementés. En cas de non respect des interdictions, les amendes peuvent, selon la gravité des faits, s’élever jusqu’à 600.000€ (loi du 09 juillet 2015) et la Guardia Civil ne transige pas dans de tels cas. Un plan de financement prévoit 37,1 millions d’Euros, alloués à la restauration de la forêt, dont l’importance est vitale à plus d’un titre, notamment en termes de biodiversité, de puits à carbone, de stabilisation des sols.
Dans cette zone forestière, ce sont les activités du secteur primaire qui ont subi un impact considérable, d’où des aides d’urgence attribuées à des infrastructures agricoles, dont 140.000€ versés immédiatement aux apiculteurs et 800.000€ prévus pour 2024, selon le Diario de Avisos qui est le plus ancien quotidien canarien. Il n’y a pas que le miel de palma (miel de palme) aux Îles Canaries, et leur miel de abeja (miel d’abeille), comme nous le verrons dans un prochain article, peut se révéler d’une grande qualité.
A Arafo, localité où s’est déclenché l’incendie et site d’un poste de commandent des secours avancé, il est question d’associer réparation des dégâts et transition écologique. Toujours selon divers articles de presse dont ceux du Diario de Avisos, le maire Juan Ramon Martin porte depuis plusieurs années un projet concernant les secteurs intermédiaires entre zones forestières et zones urbanisées. Il s’agit de réduire le nombre de pins, de développer l’implantation d’espèces dites humides, ainsi que d’imposer, tant aux services publics qu’aux particuliers, l’entretien des vergers et des abords de voies de circulation.
Les semis de cabezón, plante endémique à l’île de Tenerife, programmés dès maintenant, vont dans ce sens. La variété El Fraile de cet arbuste mellifère pouvant faire jusqu’à 1;5 mètres de hauteur, était utilisé autrefois dans l’agriculture traditionnelle pour lutter contre les parasites des plantes cultivées. Ses propriétés médicinales, la faisaient employer comme régulateur de la glycémie et antibiotique naturel. Sur l’île voisine de Gran Canaria, la variété de La Aldea qui y est aussi endémique, fait partie des espèces en voie de disparition. Ainsi, le projet de Juan Ramon Martin pour la commune d’Arafo, est-il très sensé et en phase avec les impératifs écologiques.
S’il est est urgent de replanter après un incendie de forêt, il importe de le faire en pensant à l’évolution de la crise climatique et aux enjeux locaux. Même si certains sites de l’archipel canarien sont dévolus au tourisme de masses, l’option généralement prise par les cabildos insulares (gouvernements locaux) reste la préservation de l’environnement. Quoi qu’en disent certains écologistes radicaux, pour lesquels l’archipel devrait être rendu à son état initial, quitte à vivre dans des cavernes !
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