L’Autriche glisse de plus en plus vers l’extrême-droite
Les négociations entre l'extrême-droite FPÖ et les conservateurs de la ÖVP ont échouées – maintenant, la République alpine se dirige vers les élections anticipées.

(KL) – Une mauvaise nouvelle pour l’Europe – l’Autriche, comme déjà la France et l’Allemagne, entre dans une véritable crise gouvernementale. Les négociations en vue d’une coalition FPÖ/ÖVP ont échouées, les deux partis ne pouvaient pas se mettre d’accord sur la répartition des portefeuilles ministériels. Le président autrichien, le Vert Alexander Van der Bellen n’aura pas d’autre choix que d’appeler à des élections anticipées qui elles, à croire les sondages, risquent de donner un résultat encore plus favorable à l’extrême-droite euro-hostile et pro-russe.
Depuis les élections législatives en Septembre, les partis n’arrivent pas à former une coalition. Dans un premier temps, l’ÖVP avait négocié avec les socio-démocrates du SPÖ et le parti libéral NEOS, mais les NEOS se sont retirés de ces négociations, ouvrant ainsi la voie pour une coalition FPÖ/ÖVP, mais cette dernière n’a pas pu se faire non plus.
Les sondages montrent une forte montée de l’extrême-droite qui pourrait gagner haut la main des élections anticipées, et du coup, on discute d’autres options en Autriche. Le SPÖ se fait fort pour une deuxième tentative de négociations avec l’ÖVP et NEOS, le président Van der Bellen pense à la possibilité d’instaurer un gouvernement temporaire d’experts, mais aucune des options ne donnerait un gouvernement stable à l’Autriche.
Toujours selon les sondages, la situation de départ ne changerait pas, même avec une FPÖ plus forte. L’extrême-droite ne pourrait toujours pas diriger le pays sans partenaire de coalition et les partenaires potentiels sont ceux qui ne voulaient pas de coalition avec la FPÖ – et pour une coalition dite « cordon sanitaire », donc sans l’extrême-droite, les score prévus ne suffiraient toujours pas. Ce qui veut dire que même des élections anticipées ne pourraient pas résoudre le problème, aucune majorité solide ne pourrait se dégager suite à des élections anticipées.
L’exemple de l’Autriche est caractéristique pour l’évolution politique dans plusieurs pays européens. L’extrême-droite a le vent en poupe, sans pour autant accéder (encore) au pouvoir, tandis que les partis traditionnels s’effritent de plus en plus. En attendant une solution, les ministres du dernier gouvernement ÖVP / Verts restent sur leurs postes respectifs de manière commissaire, mais cette situation ne pourra pas durer non plus.
Au moment où les Autrichiens ont le choix entre des extrémistes anti-européens et pro-russes qui veulent transformer l’Autriche en une « forteresse », et les autres partis pro-européens, c’est le parti d’extrême-droite qui ne cesse d’augmenter ses scores. Cette évolution fait que le seul parti qui ne craint pas des élections anticipées, est le FPÖ et son fantasque chef Herbert Kickl qui, malgré tout, risque fort d’être le prochain chancelier autrichien. La vague brune qui déferle sur l’Europe prend de l’ampleur et il est fort à craindre que d’autres pays suivront sur cette voie autoritaire, xénophobe, anti-européenne et peu constructive. L’Europe en sera de plus en plus sous pression.
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