Le Bade-Wurtemberg mise sur le bilinguisme

Le Land a décidé d’affecter des moyens beaucoup plus importants aux filières bilingues dans les écoles. Seul bémol - cela sent davantage l'Anglais que le Français.

Damit die Jugend später nicht auf Dolmetscher angewiesen ist wie der Dalai Lama, wird die Zweisprachigkeit gefördert. Foto: Wolfgang H. Wögerer, Vienna, Austria / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Le bilinguisme dans le Bade-Wurtemberg ne concerne pas que le franco-allemand, au contraire. Si le gouvernement vert-rouge à Stuttgart a décidé de décupler le budget alloué aux filières bilingues dans le Land, il vise avant tout l’Anglais. Si le Français n’est pas exclu de ce programme, il n’est pas non plus particulièrement valorisé – ce n’est pas «l’AbiBac» qui se trouvera en première ligne, mais le «Baccalauréat International» dont les épreuves se déroulent – en Anglais.

Actuellement, les moyens affectés aux filières bilingues dans le Bade-Wurtemberg frôlent le ridicule – seulement 141.210 € ont été alloués à ces filières en 2014 – d’ici 2018, ce montant passera par plusieurs paliers à 1,56 millions € par an – pour rendre l’enseignement plus international. «Ainsi, les langues étrangères deviennent des deuxièmes langues maternelles», a expliqué le ministre Andreas Stoch.

Dans ces filières bilingues, qui peuvent être anglais-allemand, italien-allemand ou français-allemand, au moins deux matières seront enseignées dans la langue étrangère et le nombre d’écoles qui proposent ces filières, devra augmenter de 53 à 85 d’ici 2018.

Si cette décision constitue une ouverture intéressante de l’enseignement scolaire, on ne peut que regretter que le franco-allemand ne semble pas vraiment intéresser les responsables du Bade-Wurtemberg. Dès qu’on quitte le Rhin Supérieur, le voisinage avec la France semble devenir un concept assez théorique et à Stuttgart, pourtant ville jumelée à Strasbourg, la langue française ne bénéficie pas d’un soutien particulier.

S’agit-il d’une nouvelle occasion loupée ? Lorsque l’on considère le programme du bilinguisme franco-allemand que vient de décider la Région Alsace, on constate, non pas sans amertume, que les efforts en vue d’un vrai bilinguisme franco-allemand au Rhin Supérieur se limitent surtout à la rive française du Rhin. Cette asymmétrie risque de ralentir les efforts en vue d’une région du Rhin Supérieur vraiment bilingue et c’est dommage.

Malgré les jolis discours, nous sommes encore loin d’une intégration franco-allemande. Et il est difficile d’admettre qu’en 2014, de telles décisions soient prises sans aucune concertation préalable entre les partenaires allemands et français. On aura vraiment fait des progrès le jour où de tels programmes ne seront pas discutés et décidés unilatéralement, mais en commun. Ce qui pose la question à quoi servent les mille et une organisations transfrontalières si elles ne participent pas à ces débats. Décidemment, le franco-allemand a encore un long, long chemin devant lui…

1 Kommentar zu Le Bade-Wurtemberg mise sur le bilinguisme

  1. “on constate, non pas sans amertume, que les efforts en vue d’un vrai bilinguisme franco-allemand au Rhin Supérieur se limitent surtout à la rive française du Rhin”
    Quand on sait avec quelle constance et opiniâtreté la France a mené sa guerre contre la langue allemande en Alsace, détruisant en un siècle une région de culture allemande (la littérature allemande y est née), niant aujourd’hui jusqu’à son nom ! Rendant l’immense majorité des Alsaciens incapables de communiquer avec leurs voisins germanophones, je me demande si cette phrase est sensée être comique ou provocatrice.
    Quoi qu’il en soit : “Wie du mir, so ich dir!”
    Face à la persistance de l’Etat français à vouloir éradiquer l’allemand d’Alsace, le Baden-Württemberg a parfaitement raison de penser à son avenir et à se concentrer sur l’anglais.

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