La « bise de la mort » ?

En Suisse, certains tentent d'expliquer pourquoi les cantons francophones de la Suisse sont plus affectés par la Covid-crise que les autres cantons. Le méchant fautif – la bise ?

Par temps de Covid-crise, toutes les bises sont dangereuses... Foto: MariusSulzer / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La Covid-crise met la Suisse sous pression, comme tous les autres pays. La quasi-totalité des lits en réanimation y sont occupés et les hôpitaux craignent une nouvelle augmentation des hospitalisations. Mais il paraît que les cantons francophones soient plus affectés que le reste du pays. A un moment où la Fédération des Médecins (Schweizerische Gesellschaft für Intensivmedizin) invite tous les citoyens et citoyennes à « réfléchir, surtout les personnes à risque, si on souhaite obtenir des mesures prolongeant la vie en cas de maladie grave », on cherche des coupables. Et certains pensent l’avoir trouvé – la bise à la française…

Pour défendre la théorie que l’usage de la bise dans les cantons francophones aurait engendré un nombre de cas quatre fois supérieur que dans les cantons germanophones, on a même inventé une nouvelle terminologie. Au-delà du « fossé Corona » (qui désigne la frontière entre les cantons francophones et les autres), les francophones pratiqueraient la « bise de la mort » – comme si dans le monde francophone, les gens se ferait encore la bise.

En Suisse, comme dans d’autres pays, les nerfs sont à vif. Dans une situation où on a l’impression de perdre le contrôle sur ce virus, un coupable serait le bienvenue. Pour l’OMS, la Suisse compte parmi les pays les plus touchés par la pandémie, avec un taux d’incidence sur 7 jours de 351,21 nouveaux cas pour 100.000 habitants. Pour rappel – le seuil d’alerte se situe à 50 cas, ce qui veut dire que toute la Suisse se trouve en rouge foncé.

La recherche d’un coupable, dans le cas précis la bise à la française, est dangereuse. Les tensions sont déjà aussi importantes que les angoisses dans la population, et pointer certaines communautés du doigt, peut déclencher des réactions imprévues et imprévisibles. Au lieu de tenter de responsabiliser les uns et les autres, tout le monde ferait mieux de combattre ensemble cette pandémie. Et pas qu’en Suisse…

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