Le blogueur Raif Badawi distingué par le Prix Sakharov

On peut reprocher un tas de choses au Parlement Européen. Mais en attribuant le Prix Sakharov au blogueur saoudien Raif Badawi, le Parlement a vu parfaitement juste !

L'attribution du Prix Sacharov 2015 à Raif Badawi peut appuyer la demande du monde entier - libérez-le ! Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(CTN/KL) – Raif Badawi se trouve actuellement en prison en Arabie-Saoudite. Son «crime», c’est d’avoir osé critiquer le gouvernement saoudien, sa peine est de 10 ans d’emprisonnement et de 1000 coups de fouet. Mais ni la Ville de Strasbourg qui ne cesse de s’engager pour la libération de Raif Badawi, ni le Parlement Européen n’ont oublié cet homme de 31 ans si sévèrement puni pour avoir osé appliquer la liberté d’expression. Le Parlement Européen vient de lui décerner le Prix Sakharov, un signal fort en direction du régime de Riyad de libérer Raif Badawi, qui est devenu un symbole pour la lutte mondiale pour la liberté d’expression.

La pression internationale sur l’Arabie-Saoudite ne doit pas se fatiguer, jusqu’à la libération de Raif Badawi – et le Prix Sakharov, avec son rayonnement international, pourra jouer un rôle dans les efforts de faire revenir l’Arabie-Saoudite dans le cercle des pays civilisés. Car la peine archaïque infligée à Raif Badawi disqualifie l’Arabie-Saoudite au niveau international.

Le Prix Sakharov est décerné, depuis 1988, tous les ans par le Parlement Européen à des personnalités ou organisations qui s’engagent en faveur des Droits de l’Homme, de la Démocratie et de la Liberté d’Expression. Et cette reconnaissance de Raif Badawi est importante – comme en témoigne le fait que l’Arabie-Saoudite ait, sur pression de la communauté internationale, au moins suspendu les coups de fouet. Mais maintenant, il reste à libérer cet homme qui, depuis 2012, est incarcéré pour avoir exprimé son opinion.

Le monde entier demande à l’Arabie-Saoudite que Raif Badawi puisse quitter la prison et rejoindre son épouse Haidar et leur enfants au Canada. Un tel geste honorerait à la fois le pays que cet homme – qui a pris des risques énormes au nom de la liberté d’expression et de la tolérance.

L’autre nominé au Prix Sacharov aurait tout autant mérité cette distinction – l’opposant russe Boris Nemzov avait été assassiné au mois de février à Moscou. Le fait que le Prix Sakharov 2015 ait été attribué à Raif Badawi n’enlève rien à l’estime que le monde entier porte à Boris Nemzov, mais il semble clair que ce Prix Sacharov puisse peser en faveur d’un homme qui doit être libéré immédiatement.

Si l’année dernière, de nombreux observateurs étaient frustrés que le Parlement Européen n’avait pas osé distinguer le «lanceur d’alerte» Edward Snowden (tout comme le comité du Prix Nobel), cette année, on ne peut qu’applaudir le choix du Parlement Européen. Tout en espérant que le gouvernement à Riyad ne restera pas sourd face aux multiples appels du monde en faveur du lauréat du Prix Sakharov 2015, Raif Badawi.

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