Le calme avant la tempête…

L’Agence pour l’Emploi d’Offenburg annonce une nouvelle fois un taux de chômage surprenant – avec 3,6%, on pourrait croire que le marché de l’emploi se porte très bien en Allemagne. Mais cela risque de changer rapidement…

Les Agences pour l'Emploi font ce qu'elles peuvent, mais elles ne pourront pas stopper le tsunami économique. Foto: Frank Vincentz / Wikimedia Commons / GFDL

(KL) – Lorsqu’un territoire annonce un taux de chômage de 3,6%, on pourrait croire que tout aille bien dans le meilleur des mondes. A 3,6%, on frôle techniquement le plein emploi. Mais nous sommes en 2021, l’année où les conséquences économiques de la crise sanitaire frapperont et ce taux de chômage de 3,6% n’est qu’une prise de vue instantanée. Ce ne sont pas les 9245 chercheurs d’emploi dans l’Ortenau qui posent problème, mais les 85145 personnes qui ont été inscrites au chômage partiel depuis le mois d’avril 2020.

« Le chômage partiel », explique Horst Sahrbacher, le patron de l’Agence pour l’Emploi Offenburg, « est un instrument pour sauver des emplois ». Il a raison et investir dans le maintien de l’emploi, est une bonne chose. Il est moins onéreux de sauver des emplois que d’en créer. Mais les états commencent à réfléchir quant à la durée du chômage partiel – car il ne sera pas possible de maintenir ces programmes éternellement. Un moment donné, les états ne seront plus en mesure de débourser tous les mois des milliards pour soutenir les entreprises condamnées à l’inactivité à cause de la Covid-19.

Mais face au tsunami qui arrive, les professionnels du marché de l’emploi tentent de rassurer la population. Le commentaire de Horst Sahrbacher se lit comme tous les rapports mensuels depuis des années : « Le marché de l’emploi reste stable, également par temps de confinement. La demande de collaborateurs reste à un haut niveau. Les entreprises utilisent davantage l’instrument du chômage partiel et assurent ainsi les emplois – même si certaines entreprises dans l‘Ortenau ont annoncé en fin de l’année dernière, des licenciements à venir, en particulier en ce qui concerne les fournisseurs de l’industrie automobile. Nous enregistrons également des licenciements de contrats saisonniers dans le domaine du tourisme. Dans la situation actuelle, il est important de faire appel aux programmes de formation pour assurer les besoins en main d’œuvre qualifiée. »

Si on comprend le désir de rassurer la population en annonçant des chiffres mirobolants, il convient d’être réaliste et de se préparer pour ce qui va inévitablement suivre. Lorsque plus de 85000 salariés passent par le chômage partiel et ce, dans une région qui compte un peu plus de 400 000 habitants, il y a de quoi s’inquiéter. Annoncer dans une telle situation un taux de chômage de 3,6%, c’est rassurer dans une situation qui n’a rien de rassurant. Beaucoup d’experts estiment qu’au moins la moitié des entreprises ayant recours au chômage partiel, ne survivront pas cette crise et logiquement, leurs salariés se transformeront sous peu de « chômeur partiel » en « chômeur ». Et lorsque cela arrive, plus personne ne parlera de chiffres comme « 3,6% ».

Les professionnels du marché de l’emploi font ce qu’ils peuvent. Depuis des années, ils fournissent un travail exceptionnel, mais la qualité de ce travail ne pourra pas résoudre la crise sanitaire. Croisons les doigts pour que de nombreux emplois puissent être sauvés, mais soyons quand même réalistes. C’est aujourd’hui qu’il faut se préparer à une vague de chômage importante qui se dirige tout droit vers nous.

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