Le commissaire hongrois Trócsányi : provocation ou marchandage ?

Ami d’Orbán, allié d’ Ursula von der Leyen ?

Lazslo Trocsanyi Foto: Elekes Andor/Wikimédia Commons/CC-BY-SA 4.0Int

(Marc Chaudeur) – La délégation au voisinage et à l’Elargissement a pour but de veiller aux bonnes relations et au respect de l’État de droit dans les éventuels futur membres de l’Union européenne. Mais… Le titulaire risque d’en être Lazslo Trocsanyi, un politique et juriste très proche, tout proche de Viktor Orban, l’un des principaux fossoyeurs de l’État de droit et de l’idée même d’une Europe démocratique… Comment cette nouvelle aberration est-elle possible ?

Né en 1956, Trocsanyi a été ministre de la Justice jusqu’à juin 2019. Ministre de la Justice de Viktor Orban, cela signifie : mettre autant que possible, dans les limites extrêmes du possible, la Justice à la botte du pouvoir. Trocsanyi, juriste et juge constitutionnel, est l’un des éléments majeurs de la maison Orban. Il a promulgué l’interdiction des ONG étrangères en Hongrie, principalement pour contrecarrer l’influence de George Soros, mais plus largement, pour empêcher l’intervention étrangère dans un pays de plus en plus fermé. Trocsanyi est aussi , par son activité anti-démocratique celui qui a entraîné contre la Hongrie la mise en place du fameux Article 7, voici un an exactement…

Est-ce là l’homme dont l’Union Européenne a besoin pour assurer le respect de l’État de droit dans les Balkans ?  En réalité, comme on sait, les pays membres proposent un candidat au poste de commissaire ; puis le président de la Commission entérine la nomination. Et c’est ce président qui choisit un portefeuille précis qu’il attribuera à ce candidat.

Pour expliquer cette nomination ahurissante, on peut avancer deux explications, qui d’ailleurs, peuvent être complémentaires. Il s’agit presque certainement d’une provocation de Viktor Orban, une de plus, pour mettre l Union Européenne en porte-à-faux et suggérer qu’il,pourrait exister une autre Europe, celle des nationalismes et de la fermeture. De plus, n’oublions pas qu’Ursula von der Leyen a été élue grâce aux apports des voix des pays de Visegrad, et particulièrement à celles de la Pologne et de la Hongrie. Un cadeau du ciel populiste qui a été précédé des tractations, qu’il faut bien appeler des marchandages, quelques jours après les résultats des élections européennes du 27 Mai 2019.

Ce qui a été dit lors de ces discussions à Budapest, on ne le saura sans doute jamais exactement. Mais l’acceptation de Lazslo Trocsanyi, si elle est effective, sera très certainement le résultat de ce chantage aux voix exercé par les partis populistes d’Europe centrale.

Pour savoir si le choix de l’ancien ministre de la Justice hongrois est effectif, il faudra attendre la semaine prochaine, plus concrètement la prochaine session du Parlement européen à Strasbourg. Car il ne faut pas oublier que le choix définitif est accompli avec le vote du Parlement.

En attendant, le futur commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères belge, fait l’objet d’une enquête du parquet de Bruxelles : pour corruption et blanchiment d’argent !

Pourquoi ne pas faire appel, pour constituer la Commission européenne, aux Frères Rapetou ?

 

 

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