Le compte à rebours a commencé pour l’Union Européenne

Les conservateurs britanniques ont obtenu la majorité absolue lors des élections en Grande Bretagne. Le référendum sur l’appartenance britannique à l’UE est donc pour 2017.

David Cameron est le grand vainqueur des élections en Grande-Bretagne. L'UE risque d'en être le perdant. Foto: Russell Watkins / Department for International Development / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Surprise, surprise – les experts se sont trompés. Les élections en Grande-Bretagne, pressenties comme très serrées, ont vu une victoire écrasante des Tories de David Cameron. Qui laissera décider les Britanniques en 2017 s’ils veulent rester dans l’UE – le «Brexit» approche à grand pas…

330 sièges pour les Tories (326 sont nécessaires pour la majorité absolue ou 323 en tenant compte du refus des députés du Sinn Fein nord-irlandais d’occuper leurs sièges (4) à Westminster – voilà ce qui s’appele un vote clair. Outre Cameron, ce sont les nationalistes écossais qui rafflent la mise – ils obtiennent 56 des 59 sièges dans les conscriptions écossaises (+50) et s’établissent dans le paysage politique du Royaume-Uni. Labour n’obtient que 232 sièges (-26) et arrive donc loin du pouvoir. Les Libéraux-Démocrates perdent 49 sièges et ne seront représentés plus que par 8 députés au Parlement.

Difficile de déterminer les raisons pour cette dégringolade de la gauche sur l’île britannique – personne n’avait cru en une majorité absolue et même pendant la nuit des élections, on se posait la question jusqu’à l’aube, avec qui Cameron pourrait bien former un gouvernement. Désormais, c’est clair – il n’aura pas besoin d’un partenaire, les Tories gouverneront seuls. Et du coup, commence le compte à rebours pour l’Union Européenne – en 2017, Cameron organisera le référendum permettant aux sujets de Sa Majesté de décider si le Royaume-Uni restera dans l’UE. Si actuellement, les sondages indiqueraient une courte majorité pour le maintien de la Grande Bretagne dans l’UE, on sait que les sondages ne sont pas vraiment fiables. Après tout, ils se sont trompés de manière presque grotesque sur le résultat de ces élections.

2017 sera donc une année décisive pour l’Europe. D’ici là, on peut prendre les paris que Cameron tentera, à l’instar de Maggie Thatcher, de négocier un maximum d’avantages pour le Royaume-Uni, la menace du référendum à la clé. L’Europe institutionnelle, déjà très mal en point, se dirige vers une crise fondamentale et ce n’est peut être pas plus mal. Car actuellement, cette Europe devenue «l’Europe de Finances», n’a rien pour enthousiasmer les citoyens et citoyennes. Une remise en question de son fonctionnement, de son orientation et de son personnel s’impose donc, au risque de voir éclater l’Union en 28 morceaux.

Le fait que les eurosceptiques de l’UKIP n’aient obtenu qu’un pauvre petit siège (motivant la démission de Nigel Farage, tout comme Ed Miliband a démissionné de la présidence de Labour), n’indique pas que les Britanniques aient adopté une attitude pro-européenne. Le système électoral au Royaume-Uni («first past the post») fait que malgré les 3 millions de votes pour l’UKIP, ils n’obtiennent qu’un siège.

Mais les institutions européennes ne risquent pas de se remettre en question – l’arrogance bruxelloise est telle qu’ils resteront persuadés de bien faire – jusqu’au jour où ils se retrouveront devant les débris de la Maison Europe qu’ils auront ruiné en si peu de temps. Il ne reste que deux ans avant 2017…

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