Le Coq de Barcelos

Symbole du Portugal issu d’une commune du nord-ouest du pays, le « Coq de Barcelos » raconte toute une histoire.

Un coq o galo pas si gaulois que cela… Foto: Sqjaques / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Symbole remontant à l’Antiquité et repris par le christianisme au Moyen-Âge pour orner les clochers des églises, le coq n’est pas exclusivement gaulois. Loin s’en faut, car n’en déplaise aux nationalistes crasses qui s’en emparent injustement, le gallinacé est internationaliste et transculturel. Transculturel, car présent dans les textes et traditions des trois monothéismes ; internationaliste, car emblème de plusieurs pays.

Le Coq de Barcelos, que l’on retrouve dans tous les magasins de souvenirs au Portugal, tire son origine d’une légende selon laquelle, à Barcelos précisément, localité du nord-ouest du pays, plusieurs crimes furent commis sans qu’un coupable ne soit identifié. Voulant masquer leur incompétence, les autorités rendirent responsable de ces homicides un pèlerin se rendant à Compostelle.

Ce dernier exprima comme dernière volonté, celle de se rendre chez son juge le jour de son exécution, pour plaider sa cause une ultime fois. Sur la table du magistrat, il vit un coq rôti et dit alors que son innocence sera prouvée, par le fait qu’au moment de sa pendaison, cette volaille grillée se lèvera et chantera. Ce qui fut effectivement le cas, car durant sa pendaison le coq chanta ! Le juge se précipita alors afin de stopper l’exécution, qui n’aboutit pas pour cause de nœud coulant défectueux. Le pèlerin fut gracié, et le coq devint emblème de la ville, puis plus largement celui du Portugal.

A Barcelos, le coq est célébré de trois manières :

- rôti, car incontournable de la gastronomie locale, dont l’origine doit remonter à la présence celtique sur la Péninsule Ibérique, soit entre 500 et 200 avant Jésus Christ.
- symbolique, de par la légende jacobéenne, donc débutant au plus tôt au Xe siècle, soit durant le Haut Moyen-Âge.
- artistique, car objet décoratif réalisé par les poteries locales, à partir du milieu du XIXe siècle, et exporté dans le monde entier.

Originaires d’Asie, on retrouve en Chine des ossements de poulets remontant à 10.000 ans, mais c’est vers 3.600 avant Jésus Christ qu’on y observe des traces de domestication. Depuis la Vallée de l’Indus, vers 2.000 avant Jésus Christ, les poulets ont été progressivement introduits en Afrique et en Europe. Mais le coq, notamment sur la Péninsule Ibérique, nous renvoie aux combats barbares, avec lesquels nous ne sommes pas en reste, car ils se pratiquent tout à fait légalement dans les Hauts-de-France et certains DOM-TOM.

Au Portugal, ils sont interdits et c’est heureux, car comment dans un pays où on légifère en vue d’une meilleure protection des animaux de compagnie, pourrait-on laisser se pratiquer légalement des combats de coqs ? Reste cependant à supprimer les touradas, ce qui n’est visiblement pas pour tout de suite.

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