Le coronavirus ralentit le commerce international

Jonatan Echebarria Fernández, maître de conférences à la City University of London, expert en droit commercial et maritime, explique les conséquences du coronavirus sur le commerce international.

De moins en moins de grands bateaux circulent actuellement entre la Chine et le reste du monde. Foto: Buonasera / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Par Jonatan Echebarria Fernández / Réd) – Les chiffres et les annonces officielles concernant le coronavirus sont contradictoires et peu rassurants. Pendant que l’Europe tente, par tous les moyens, de rassurer la population, la Chine est partiellement paralysée. Pour faire face à cette crise, le gouvernement chinois a même recours à des méthodes venues du monde capitaliste : par exemple, injecter de fortes sommes dans le système bancaire pour éviter le collapse. Mais quelles sont les conséquences de cette crise sur le commerce international ?

L’Europe n’est pas seule à subir les effets du ralentissement de l’économie chinoise, deuxième économie mondiale. Les fermetures d’usines plus longues que prévues initialement et d’autres restrictions imposées par les autorités ont réduit considérablement la production. D’importantes compagnies maritimes internationales telles que A.P. Møller – Mærsk A/S, CMA CGM SA ou Evergreen Marine Corp ont revu à la baisse ou annulé des traversées. Il est peu probable que les flux commerciaux entre les ports chinois et européens reviennent de sitôt à leurs niveaux antérieurs.

Les effets du coronavirus sur les flux commerciaux entre l’UE, le Royaume-Uni et la Chine peuvent se révéler particulièrement critiques dans le commerce des conteneurs, du vrac sec et des pétroliers.

Les perspectives économiques actuelles ne permettent pas d’être optimiste à court terme ; seul le temps dira si les efforts chinois et internationaux s’avèrent efficaces ou non afin de contenir la propagation du coronavirus. D’autre part, l’application de la première phase du récent accord commercial entre les États-Unis et la Chine pourrait être sévèrement affectée par le développement de l’épidémie en Chine, une situation que les acteurs n’avaient pas prévue au moment de la signature de l’accord.

Les restrictions de voyage et autres mesures préventives auraient dû être mises en place plus tôt par les gouvernements nationaux. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n’a pas réagi à l’épidémie à temps : l’urgence sanitaire mondiale a été déclarée seulement le 30 janvier 2020. Malgré cette situation, on peut être optimiste : de nouveaux essais de vaccins sont en cours et le volume des marchandises transportées entre l’Europe et la Chine reviendra aux niveaux précédents une fois que la pandémie sera finalement maîtrisée.

D’ici quelques semaines, on y verra plus clair.

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