Le courage porte un nom : Claire Audhuy

Hier, l'auteure et femme de théâtre Claire Audhuy a reçu, avec le journaliste Baptiste Cogitore, le 11e Prix Véronique Dutriez des mains de Georges Yoram Federmann.

Le frère de Véronique Dutriez, Georges Yoram Federmann, Claire Audhuy et Baptiste Cogitore. Foto: Marc Chaudeur

(KL) – Elle revient d’Hénin-Beaumont où elle a vécu pendant 4 mois ce que la France a failli vivre – l’expérience du Front National au quotidien. Dans cette ville dirigée par le FN Steeve Briois, la peur et les préjugés font partie de la vie quotidienne, ce qui s’est traduit pour Claire Audhuy par une expérience artistique à la fois riche et oppressante. Pour le 11e Prix Véronique Dutriez, destiné à commémorer la psychatre strasbourgeoise, Georges Yoram Federmann n’aurait pu choisir une lauréate plus méritante. Un grand moment d’émotion hier soir à la Librairie Kléber à Strasbourg.

Femme de lettres et du théâtre, Claire Audhuy sait raconter ses expériences avec un humour fin et poignant. Pourtant, en écoutant ses expériences faites à Hénin-Beaumont, on rit jaune. Car au fond, rien n’est marrant dans cette ville où le Front National a installé la peur. « Le pire, ce n’est même pas le FN », dit Claire Audhuy, « mais la peur, la frayeur qui est omniprésente ». Ainsi, la pièce de théâtre « Bienvenue à Hénin-Beaumont » n’a pu être jouée qu’en enlevant trois passages – la censure fête donc son retour là où le FN prend les commandes.

La soirée, marquée par des lectures et des chants, était dédiée à la mémoire de Véronique Dutriez, psychatre strasbourgeoise décédée il y a 12 ans et Georges Yoram Federmann a trouvé la plus belle des manières pour honorer sa mémoire – le Prix Dutriez recompense des personnalités qui s’engagent, comme lui, dans la lutte pour le vivre-ensemble, qui s’occupent de ceux dont personne ne veut s’occuper, les réfugiés, les SDF, les démunis, les roms et tous ceux que la société oublie.

Et si le rire était au rendez-vous hier soir à la Librairie Kléber, il ne faut pas oublier que dans quelques semaines, les Français sont à nouveau invités à s’exprimer aux urnes en élisant la nouvelle Assemblée Nationale. Lorsque l’on constate comment une ville fonctionne sous le Front National, un nouveau « sursaut républicain » s’impose. Merci à Véronique Dutriez, à Georges Yoram Federmann et à Claire Audhuy !

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