Le Danemark n’est pas la France…

Au Danemark, la cheffe du gouvernement trinque avec un bon café à l'augmentation de l'âge du départ à la retraite... Foto: Jakob Horn / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – D’ici l’an 2040, l’âge de départ à la retraite augmentera à 70 ans. C’est le parlement danois qui a adopté une loi en ce sens et ce, avec une majorité claire – 81 députés ont voté pour, 21 contre. Cette augmentation de l’âge du départ à la retraite se fera par palier. Si aujourd’hui, les Danois doivent travailler jusqu’à 67 ans, en 2030, le départ à la retraite sera repoussé à 68 ans, en 2035, à 69 ans.

L’argument pour cette prolongation du temps de travail est simple – les Danois veulent sauver leurs systèmes sociaux et cela, selon la politique danoise, n’est possible qu’à condition que les Danois travaillent plus longtemps. 70 ans ! On aimerait bien assister à une telle discussion dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale…

Depuis 2006, le Danemark adapte l’âge du départ à la retraite systématiquement à l’espérance de vie qui elle, augmente également. Mais à partir de 2040, le Danemark prévoit une pause. Comme l’a indiqué la ministre-présidente et cheffe du gouvernement danois Mette Frederiksen, ce système d’une adaptation systématique pourrait s’arrêter en 2040. « Nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire d’augmenter l’âge du départ à la retraite automatiquement à partir de ce moment », a-t-elle dit.

Le Danemark est déjà aujourd’hui le pays européen où les gens doivent travailler le plus longtemps. Si l’Allemagne entend également augmenter l’âge du départ à la retraite d’ici l’an 2031, les voisins outre-Rhin l’augmenteront à 67 ans – une augmentation à 70 ans comme au Danemark, pourrait déclencher une petite révolution.

Et en France ? On se souvient des manifestations, lorsque des millions de Français étaient dans la rue pour protester contre une augmentation de l’âge du départ à la retraite de 62 à 64 ans. Et le sujet de la réforme des retraites n’est pas clos, après les prochaines élections, le sujet reviendra sans doute sur l’agenda politique en France.

A un moment où les gouvernements veulent surtout financer des guerres, en opérant des coupes sensibles dans les autres budgets, les états doivent faire face à des déficits de plus en plus importants. Ceci est particulièrement vrai en France qui, sous la « Macronie », est devenu le 3e pays le plus endetté en Europe. En vue du train de vie des administrations et du monde politique, le temps de travail des simples citoyens, risque d’augmenter davantage. Le tout, bien entendu, sans faire contribuer les plus riches qui continueront à bénéficier de traitements spéciaux. Le clivage entre « ceux là-haut » et « ceux en bas » se creuse de plus en plus…