Le dépôt de bilan humanitaire de l’Europe

Face aux nouveaux conflits en Lybie, on voit avec quelles bandes de criminels l’Union Européenne coopère sur le continent africain dans le seul but d’empêcher des réfugiés de quitter le sol africain.

Ces réfugiés en Libye ne veulent que survivre - l'Union Européenne a d'autres plans avec eux... Foto: Magharebia / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Elle est belle, la diplomatie européenne. Que ce soit en Libye, en Somalie, au Soudan, en Érythrée ou en Ethiopie, l’Union Européenne soutient systématiquement ceux qu’il ne faut pas soutenir. L’Union Européenne finance les systèmes répressifs, voire dictatoriaux, qui eux, vont à la chasse aux réfugiés, même dans les eaux internationales, équipés par une Union Européenne qui ne craint qu’une chose –de devoir partager un petit peu de sa prospérité. Lamentable.

Voilà, l’humanisme européen. La Libye, pays devenu ingouvernable, est un cas d’école pour l’Union Européenne. Malgré la situation de guerre civile en Libye, l’Union Européenne finance des garde-côtes qui n’ont aucune légitimité, le « gouvernement » libyen ne contrôlant qu’une partie de Tripolis, la capitale, et n’ayant aucun impact sur le reste du pays que se partagent milices, warlords et chefs de clans. Mais tant que ces sinistres figures empêchent les réfugiés de quitter l’Afrique, nous fermons les yeux. Nous fermons les yeux devant les marchés d’esclaves, les viols, les meurtres, les enlèvements, les crimes contre l’humanité commis par ces bandes de criminels que l’Union Européenne considère comme des « partenaires ».

L’Union Européenne a donc fait un choix – celui de commettre elle-même des crimes, de concert avec les tyrans de l’Afrique de l’Est et les criminels dans des pays comme la Libye, pour faire en sorte que les pays européens ne soient pas indisposés par l’arrivée de réfugiés. Sans le soutien européen, les marchés d’esclaves en Afrique du Nord ne pourraient être alimentés comme ils le sont. Mais heureusement, cela se passe loin de nos yeux.

Il n’y a donc pas de réponse politique à la question de la migration, mais la répression pure et dure. On sait depuis 2016 que l’Union Européenne a conclu des accords secrets avec les pays de l’Afrique de l’Est et que l’UE n’hésite pas à financer des régimes criminels pour arriver à ses fins – s’il faut collaborer avec des bandes de malfaiteurs, on le fait pour éviter que des gens puissent arriver en Europe pour y chercher abri et avenir.

Dans la situation actuelle en Libye, une situation de guerre civile qui risque de mal se terminer pour le mini-gouvernement que la communauté internationale a reconnu pour la simple raison qu’il exécute la volonté européenne moyennant argent, équipement et soutien logistique, on voit très bien les « valeurs humanistes » de l’Europe. L’Union Européenne, qui bénéficie d’une grande influence sur le continent africain, n’utilise pas ses moyens et son influence pour faire fermer les camps de concentration qui ont émergé un peu partout sur les routes des réfugiés en Afrique, mais elle soutient ceux qui oppriment leurs populations de manière que ceux qui le peuvent prennent la fuite. Donc, au lieu de combattre les raisons de ces migrations, l’Union Européenne en crée d’autres.

Bien entendu, l’Union Européenne considère la Libye toujours  comme un « pays d’origine sûr », donc comme un pays vers lequel on peut extrader des réfugiés. Il est honteux de voir les valeurs européennes violées sous la pression des néo-nationalistes européens, des prêtres de la haine, des identitaires et des néo-fascistes. A quelques semaines de l’élection européenne, il convient de se poser la question si cette fois, on ne va pas remplacer ceux qui portent une grande part de responsabilité dans ce « génocide de la Méditerranée ». Il serait temps de virer ces criminels en costume-cravate qui tuent avec le stylo en signant l’arrêt de mort de milliers de victimes dans la Méditerranée. Cette Europe-là, n’est pas notre Europe à nous.

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