Le devoir de mémoire

Aujourd'hui, le 9 novembre, on ne commémore pas uniquement la chute du Mur de Berlin, mais aussi la « nuit de cristal » qui, le 9 novembre 1938, a vu la destruction de la vie juive en Allemagne.

Le 9 novembre 1938, les synagogues brûlaient en Allemagne. Jamais plus ça ! Foto: Unknown photographer - Eisenach Stadtarchiv / Wikimedia Commons / PD

(KL) – En 1938, le 9 novembre, l’Allemagne nazie s’attaquait de manière totalement décomplexée contre la vie juive au pays. Si les Juifs souffraient déjà depuis des années de la discrimination nazie, d’agressions de tout type, de déportations, le 9 novembre 1938 ouvrait un nouveau chapitre dans le plus grand crime jamais commis dans l’histoire de l’Humanité – la Shoah entrait dans une nouvelle phase : partout en Allemagne, les synagogues brûlaient, la barbarie orchestrée par les nazis avançait ouvertement.

Si la propagande nazie avait réussi à « vendre » cette orgie de la destruction et de la violence comme une « éruption de la colère du peuple », de nombreux Allemands comprenaient pendant cette nuit qu’il était désormais trop tard pour s’opposer à l’appareil nazi qui lui, était en place et fonctionnait de manière brutale, cynique et criminelle.

« Mais foutez-nous la paix avec ces vieilles histoire », on entend chaque année lorsque nous rappelons cette date terrible. Non, il ne faut pas laisser tomber la mémoire de cette horrible période dans les oubliettes, surtout pas aujourd’hui où, dans de nombreux pays, l’antisémitisme et le totalitarisme reviennent en force. Il faut essayer de comprendre comment de tels systèmes criminels se mettent en place, comment les populistes désignent des « boucs émissaires », comment on réussit à monter une population contre une minorité. Si cette nuit du 9 novembre 1938 semble loin, elle est plus proche qu’on ne le pense.

Ce 9 novembre 1938, les nazis avaient essayé de rayer des siècles de vie juive en Allemagne. D’un côté, c’est rassurant de voir que même la Shoah n’a pas réussi à éradiquer la vie juive en Allemagne, mais de l’autre côté, il est extrêmement inquiétant d’assister à la nouvelle vague d’antisémitisme, autant en Allemagne, qu’en France, qu’ailleurs.

C’est notre devoir à tous de faire en sorte à ce que l’Histoire ne se répète pas. Il faut lever sa voix dès qu’on entend des discours haineux, antisémites, discriminants. Et lors des prochaines élections, il faut regarder de très près les discours des candidats et candidates. Qui prend clairement position pour lutter contre cet antisémitisme montant ? Qui propose des mesures qui favorisent le vivre-ensemble ? Qui contribue à cliver la société et à désigner à nouveau, des « boucs-émissaires » ? C’est à nous tous d’empêcher une évolution qui a déjà commencé et qui vise, une nouvelle fois, à stigmatiser la communauté juive. Aujourd’hui, le 9 novembre, on devrait tous être Juifs et ne jamais oublier ce 9 novembre 1938, ce jour où la haine, la violence et la destruction avaient pris le dessus sur une société allemande tombée dans le piège des populistes belliqueux et haineux. Barrons la route aux nazis des temps modernes, empêchons la haine à s’installer comme en 1938, protégeons nos sœurs et frères juifs !

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